De l'avenir de l'automobile

Une fois n'est pas coutume, je ne vous parlerai pas de Citroën, ni de Peugeot, DS ou encore du Groupe PSA mais plutôt de Renault. Non pas que je m'y intéresse mais 2 articles sont parus ce matin qui me semblent intéressant pour analyser d'une part le marché de l'automobile et, d'autre part, son avenir. 

1. Renault réduit sa capacité de production de 25% dans son usine de Douai : 

Après avoir révélé des chiffres plutôt enthousiasmants pour le 3ème trimestre, le Groupe Renault a pris la décision de réduire de 25% sa production à l'usine de Douai avec les conséquences directes que l'on imagine sur l'emploi.  L'usine qui embauche 3000 personnes verra une bonne partie de ses 1500 intérimaires cesser de travailler. 
Pourquoi cette décision ? L'usine de Douai est spécialisée dans le haut de gamme avec la fabrication de la Talisman, de l'Espace et du nouveau Scénic.  Alors que Renault estimait produire 180 000 véhicules dans cette usine en 2017, elle n'en produira au mieux que 150 000.  
Ces performances sont d'autant plus décevantes qu'il s'agit de véhicules récents », indique Bruno Aziere, délégué central CFE CGC. « Il y a eu des difficultés au démarrage, avec la défaillance d'un fournisseur majeur qui a subi un incendie puis des inondations : or les ventes perdues au moment du lancement sont difficiles à rattraper. Mais il y a aussi eu des déceptions commerciales »


Et les chiffres parlent d'eux mêmes : 
- Demande inféreure de 20% pour l'Espace et le Scénic
- Demande inférieure de 30% pour la Talisman

Le plus étonnant est sans doute les chiffres du Scénic.  Alors qu'il a une base de clientèle importante dû au succès des 3 précédentes générations, le nouveau Scénic peine à convaincre les consommateurs qui préfèrent se tourner vers le Kadjar ou encore le Koleos dont les démarrages sont considérés comme bons. 

2. Renault embauche 250 personnes pour faire face au succès de la Zoé : 

Paul Carvalho, le directeur de l'usine de Renault à Cléon a des problèmes de riches : depuis quelques mois, le succès de la ZOE lui occasionne quelques soucis... Interrogé il y a quelques semaines sur les délais de livraison de la petite voiture électrique du groupe, Carlos Ghosn, le PDG de Renault, a évoqué un goulet d'étranglement dans cette usine, où sont fabriqués les moteurs électriques. « Les prévisions sont difficiles sur les nouvelles technologies. Au début, elles étaient trop élevées, aujourd'hui elles ne le sont pas assez... Nous avons été surpris par la brusque accélération des commandes », a-t-il avoué.

Depuis le début de l'année, les ventes de la ZOE s'envolent, grâce notamment à l'introduction d'une  nouvelle batterie ayant porté son autonomie réelle à 300 kilomètres . Elles ont atteint 24.100 unités à fin septembre, ce qui représente une progression de 50 % par rapport aux neuf premiers mois de 2016. Elles s'étaient élevées à 22.000 unités sur toute l'année 2016.

En conséquence, l'usine de Flins recrutera 100 personnes supplémentaires et 50 personnes viendront renforcés l'usine du Mans qui s'occupe des batteries. 

En conclusion, ces deux décisions de Renault posent de nombreuses questions dont il difficile d'y répondre et qui doivent donner des sueurs froides aux dirigeants de PSA. 

1. Quel renouvellement pour le C4 Picasso ? 

Le Picasso reste un produit important pour la marque en termes de volumes mas il va subir une concurrence interne forte avec le futur C5 Aircross.  Faut-il ne remplacer que le Grand Picasso au risque de voir le petit sacrifié pour le C5 Aircross et les consommateurs du C4 Picasso vont-ils suivre cette démarche? Le PIcasso doit-il rester un monospace où évoluer vers un SUV habitable à l'image du C3 Aircross ? 

2. Est-il nécessaire d'investir dans les berlines haut de gamme ? 

On voit que Renault a beaucoup de mal avec la Talisman qui ne concurrence pas vraiment les stars de la catégorie avec les conséquences désormais connus sur sa production.  Le marché des berlines du segment D s'écroule avec -16% sur ce premier semestre.  Est-il réellement rentable d'investir ce segment sachant que les dernières générations de véhicules ont eu de la peine à s'y installé?  La C5, après 3 ans d'absence sur le marché, va-t-elle réussir à percer sur un marché dont les consommateurs sont majoritairement des flottes et dont on sait que ce qui intéresse les flottes est la valeur résiduelle du véhicule et non son confort ou son originalité....