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Etienne Menant, Chef de projet, nous parle du C3 Aircross


Citroën fait une grosse offensive sur le SUV. Quelle place prend le C3 Aircross dans celle-ci ?

Étienne Menant : Il est la première étape de cette offensive. On a fait un reveal il y a quelques mois au Salon de Shanghai du C5 Aircross, qui sera quant à lui la deuxième étape pour l’Europe. Citroën C3 Aircross est donc la première étape et sera lancé d’abord en Europe. Le C5 Aircross arrivera par la suite. Et notre offensive SUV sur ce segment B est claire : on va ici remplacer le C3 Picasso, par une voiture qui a toute l’attractivité du SUV, dans son style, dans ses performances de SUV et qui représente finalement la grande grande majorité de ce qu’est le segment B volumique aujourd’hui. Si on prend ce qu’il y avait auparavant, il y avait des monospaces et il y avait des breaks. Aujourd’hui, le marché nous tire vers cette offensive des SUV. Il fallait répondre à cette clientèle, c’est pour la part de conquête : aller conquérir ces clients là. Et apporter toutes les garanties que nos voitures soient perçues comme ça et puissent répondre à ces clients.
        Ensuite, la deuxième part, c’est la fidélisation de nos clients du monospace. Comme on vient d’un monde de C3 Picasso, il ne fallait pas qu’on perde les attentes de ces clients-là. Et elles sont encore d’actualité, non seulement pour les clients de C3 Picasso, ou les clients d’autres monospaces éventuellement, mais aussi pour les clients qui ont acheté un SUV, ou on va dire un crossover du segment B, et qu’ils se rendent compte peut-être qu’à l’usage ce n’est pas si pratique. Nous, notre challenge a été d’arriver, peut être pas les premiers mais d’arriver avec une voiture qui est une nouvelle génération de SUV : la voiture est définitivement un SUV par Citroën qui va plus loin en terme de hauteur, de position de conduite, une conduite sûre, une voiture haute, avec un point de vue haut qui va dominer la route, une garde au sol surélevée, des grandes roues, un grip control avec un Hill Assist Descent. Une voiture qui va aussi plus loin que ce que propose le segment aujourd’hui pour apporter tout notre savoir faire Citroën là dedans. Évidement avec de la personnalisation pour aller jusqu’à 90 combinaisons de couleurs. C’est aller plus loin.
      Mais notre nouveau SUV est aussi la nouvelle génération de SUV pour nous. Cela signifie par exemple de ne pas perdre les avantages de confort de ce qu’était un monospace, notre savoir faire Citroën, la modularité. Il fallait garder tout ce qui a fait le succès de C3 Picasso, il fallait qu’on le retrouve à l’intérieur. Et on le retrouve. L’habitabilité et la modularité sont identiques.
      Et enfin le troisième point. On a parlé de conquête, on a parlé de fidélisation, mais l’objectif est aussi de contribuer au rajeunissement de la marque en apportant à une certaine clientèle plus jeune, des technologies plus adaptées peut-être pour eux. Le fait de pouvoir charger son smartphone, le fait de pouvoir être connecté par la navigation, toute cette technologie, toutes ces possibilités là vont nous amener à avoir au final un vrai SUV par Citroën, qui va plus loin. Un SUV qui a tout le confort d’un monospace et c’est ça en quoi on va se différencier : ultra modulable, ultra spacieux. Ce sont des termes qui étaient utilisés à la présentation du véhicule. Une voiture qui va plus loin de ce point de vue là et puis enfin une voiture qui offre la meilleure technologie du segment.

On a parlé d’Europe et de Chine, on a pas parlé du Brésil alors que le nom existe déjà, ce sera pour plus tard, car il vient d’être restylé ?
EM : Oui c’est une autre offre, avec une autre origine technique qui vient du C3 Picasso, qui se trouve avoir une appellation similaire, mais qui est une autre offre et qui est adapté au marché du Brésil avec ses spécificités.

Ça veut dire que ce C3 Aircross va arriver plus tard en Amérique du Sud ?
EM : Il n’est pas interdit de le penser mais pour l’instant le Brésil ne fait pas partie des 94 pays évoqués au lancement. C3 Aircross Brésil, que vous connaissez, existe et est adapté au marché et continuera à vivre là bas.

Pourquoi n’avoir pas proposé aussi en Europe une double offre comme là-bas : un C3 Picasso Monospace et un C3 Aircross SUV ? Pourquoi une réponse unique en Europe, une réponse deux-en-un ?
EM : Je pense que Citroën va répondre à une vrai demande du marché. Ce n’est pas tout à fait un deux en un, c’est le meilleur des deux. Il n’y a pas de compromis. Je pense que cette voiture va être parfaitement perçue comme étant un SUV et en étant parfaitement en phase avec son segment. Par contre, elle va fidéliser nos clients de Citroën C3 Picasso et répondre à tous les clients qui trouvent qu’une voiture de ce type est super attractive, qui ont un coup de cœur, mais qui à l’usage trouvent peut être qu’elle n’est pas très pratique.

Question plus technique, quelle est la plateforme du véhicule ?
EM : On est sur la plate forme 1 du groupe PSA. C’est une plate forme qui tient son origine de la Citroën C3, qui a déjà été utilisée par le passé dans le groupe. Par contre, on l’a fait évoluer pour les prestations SUV. En terme de dimension par exemple pour la faire tenir dans le package qu’on voulait, un empattement allongé, des porte à faux raccourcis, une voiture surélevée. Tout cela a nécessité des adaptations. L’essentiel de nos efforts sur la plate forme a aussi été de la rendre plus légère. Il fallait absolument que la voiture soit plus légère par rapport à la C3 Picasso. On avait aussi le soucis d’apporter des motorisations efficientes et de la légèreté pour être beaucoup plus pertinent. Donc il a fallu la faire évoluer de ce point de vu là, l’adapter au monde du SUV. Et enfin il a fallu la faire évoluer en matière d’architecture électrique pour pouvoir apporter toutes les nouvelles technologies.

C’est la plate forme de la 2008 ?
EM : Oui, c’est aussi une plate forme qui tient son origine de la Peugeot 2008.

Et utilisée par Opel pour son Crossland X ?
EM : Absolument, Crossland X récupère la plate-forme, les motorisations et notre architecture électrique.

En mécanique, on retrouve des éléments utilisés sur 2008 ?
EM : Ah non, on est Citroën, donc on retrouve tout nos propres réglages de suspensions, nos amortisseurs.

Oui, mais sur les moteurs, on aura la même chose ?
EM : On a une gamme de motorisation qui va avoir nos particularités, en PureTech, on va proposer de 82 à 130 ch, on va proposer une boite automatique à 6 vitesse sur le 110, et en diesel on va proposer un 100 et un 120 ch.

Votre système de grip control c’est le même que Peugeot ou la version a évolué ?
EM : On le fait évoluer : on a 5 modes, toujours. On garde les atouts de ce grip control, et on lui ajoute le Hill Assist Descent. C’est la fonction qui permet de maintenir une faible vitesse dans les fortes pentes. On est là aussi sur quelque chose d’intéressant sur le segment car aujourd’hui tout le monde ne propose pas de motricité tout terrain.

C’est une option, toutes les versions ne seront pas équipées ?
EM : Absolument.

Comment positionnez vous le C3 Aircross face au C4 Cactus ?
EM : On a plusieurs réponses à apporter à ça. D’abord quand on les roulera, quand on les verra, on se rendra compte que ce sont des voitures très différentes. Par leur gabarit, la hauteur de la voiture, mais aussi parce que je pense vraiment qu’on sera compris comme étant parfaitement positionné sur le segment B SUV avec C3 Aircross. Avec les prestations que ça suppose et avec quelque chose de haut, de robuste, de protecteur. Donc on va toucher la clientèle des voitures type SUV et haute. Je parle bien de SUV – pas seulement de look – mais de prestations globales. Et on va aussi toucher les clients du segment des mini monospaces, nos clients de C3 Picasso, parce qu’on leur a promis de concerver la praticité de leur C3 Picasso. Ce sont des gens qui veulent des prestations de conduite haute. Tous les clients ne sont pas là dessus. Il y a des clients qui ne veulent pas forcément de voiture très haute, mais en tout état de cause, on est dans un vrai family B SUV.
Pour C4 Cactus, on va être sur quelque chose qui va être plus un crossover de la berline avec effectivement beaucoup de caractère et des attraits de style de crossover mais qui ne se présente pas avec des prestations de SUV. Ce n’est pas du tout la même philosophie de voiture et les clientèles ne seront pas les mêmes.
Enfin, on fera évoluer évidement la Cactus, elle a aussi sa vie à mener et elle va avoir son cycle de vie avec des évolutions qu’on verra plus tard.

Les Airbumps c’est fini ? C’était le gros marqueur lors de la présentation de C4 Cactus, C3…
EM : Non, ce n’est pas fini. On est pas prisonnier de nos marqueurs, on en a mis beaucoup sur cette voiture. C’est une voiture qui est clairement Citroën, elle est bien dans cette nouvelle famille, cette génération de voiture. Pour la nouvelle C3 il y avait du Cactus effectivement puisqu’il a introduit la nouvelle génération de la marque. Le C3 Aircross arrive, le C5 Aircross arrivera ensuite et on n’est pas prisonnier de ce qu’on va traiter en matière d’Airbump. Il se trouve que, pour cette voiture, on a aussi à écouté notre clientèle de C3 Picasso. Et il fallait trouver le juste milieu pour exprimer le SUV sans aller trop loin dans cette expression pour ces clients qui viennent aussi du monde du monospace. Il fallait être capable d’avoir quelque chose de pas surjoué on va dire. On y a pensé, on a étudié des solutions de type accessoires pour pouvoir le proposer ensuite aux clients qui le voudraient et finalement on a fait des arbitrages différents. Parce qu’on a fait des arbitrages, on a apporté des éléments de style forts qui étaient vraiment nécessaires sur cette voiture, on a apporté toutes les technologies nécessaires, on a apporté toute la modularité nécessaire. En matière de technologies on a quand même mis le paquet, en terme de modularité aussi. Donc on a fait des choix, et ça fait aussi partie de la vie d’un projet de faire des choix.

Ils ne seront même pas proposés en option ?
EM : Pour l’instant pas.

Je vous ai coupé tout à l’heure, vous étiez parti sur les suspensions qui seront différentes de la Peugeot ?
EM : Sur ce point, ce sera une vraie Citroën. Et là, on va se donner rendez-vous dans les mois qui arrivent lorsque vous aurez l’occasion d’essayer la voiture. Pour que vous vous rendiez compte à quel point on sait, sur une même plate forme, on l’a déjà montré dans la passé dans le groupe PSA, sortir des voitures qui sont passées dans les mains d’ingénieurs qui ont développé des spécificités qui font que celle-ci sera une vraie Citroën. Et donc entre les deux, vous verrez de grosses différences, absolument.

Par rapport à Opel, que vous a apporté cette collaboration technique et comment avez vous fait les choix pour chaque marque dès le départ ?
EM : Cette coopération stratégique s’inscrit dans un cadre beaucoup plus large que cette voiture. Donc je ne m’étendrai pas sur la stratégie Opel-PSA en général. Je laisserai d’autres personnes répondre.
Sur cette voiture en particulier. C’est une voiture où l’on a effectivement apporté dans une usine d’origine Opel notre plateforme, nos moteurs, notre architecture électrique et notre savoir-faire pour que la voiture soit une vraie Citroën à la sortie. On a collaboré avec eux comme on a collaboré depuis des dizaines d’années avec d’autres constructeurs, ce n’est pas la première fois qu’on fait un partenariat. On en a fait au Japon, on en a fait en Chine, on en a fait en Allemagne déjà. Que ce soit sur des projets de voitures ou pour des motorisations ou tout autre chose, ça fait partie de la vie d’un constructeur automobile de faire des partenariats. PSA sait bien faire. Donc c’est ni plus ni moins que ce qu’on fait d’habitude. On savait qu’on était capable d’apporter ça en faisant ce partenariat avec eux. Vous noterez, puisque vous connaissez déjà j’imagine le Crossland X, qu’en termes de similitudes il n’y a rien de visible ni à l’extérieur ni à l’intérieur. Il n’y aura rien non plus quand vous les roulerez qui vous fera dire que les voitures sont posées sur la même plate-forme ou même basées sur un partenariat. Ce qui est important c’est que les clients voient des voitures très différentes.

N’y-a-t-il pas le pare-brise en commun ?
EM : Il y a peut-être un pare-brise en commun mais si vous avez d’autres choses à citer, je pense que la liste va être très courte ! Très très courte.

Suite de l'interview : 

Commentaires

  1. Très intéressant merci Jeremy.

    C'est un travail extraordinaire d'avoir fait crossland / C3 aircross et d'avoir tant de différences.
    Ce programme annonce des choses prometteuses pour le groupe PSA avec un programme co-financé et des véhicules qui satisferont chaque client.

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  2. les amateurs d'airbump vont être satisfaits....

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    1. Ce qui est grave dans cette affaire d'airbumps c'est que le chef de produit admet qu'il y a des concessions à faire et que, à l'inverse de CACTUS, ils ont privilégié les technologies / modularité aux airbumps.
      On ne sait plus quoi dire sur ces airbumps si ce n'est que pour éviter de les proposer en option, cela doit couter cher dans le programme.
      C3 les propose en option, C3 aircross non... eh bien c'est fort dommage de ne pas mettre quelques millions supplémentaires pour contenter les clients et leur faire comprendre l'unité du programme puisque...C84 en proposera.





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  3. On en saura jamais la finalité de l'absence des Airbumps sur la version de série. Néanmoins, ils étaient présents sur le concept et sur les miniatures, alors je vois qu'une seule explication logique :
    - Les retours du concept de Mars n'étaient pas bons sur les airbumps. Quand on voit que sur les premiers retours, les teintes bi-tons ne sont pris que pour 15% des commandes, on se dit que les Airbumps n'auraient peut être pas été voulu par les clients.
    Ou autre supposition :
    Le nouveau Cactus les aura car il est indissociable des Airbumps et ne pas les mettre sur le C3 Aircross permet de les différencier davantage

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    1. Très juste Jeremy.
      Les niveaux de ventes permettront aussi à Citroen de voir si la stratégie de différenciation a fait son job sur les ventes.
      Pour moi, les airbumps restent du domaine de la personnalisation. Il faut trouver un consensus (cout de développement, prix de l'option) qui permette à Citroen de conserver ce marqueur fort.
      Mais certainement pas au détriment d'autres équipements ou de la modularité (plancher plat, vitres arrières, banquette monobloc...).
      C'est un argument qui n'est pas acceptable pour une voiture qu'un client achète plus de 16000 euros à minima.
      Et certainement pas pour une marque qui a des objectifs commerciaux aussi élevés que ceux fixés par C.T. à cette marque. CITROEN a suffisamment souffert des arbitrages sur CACTUS, cela ne peut plus se reproduire.

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