Essai du DS7 Crossback par l'Argus

Un train arrière inédit

La base technique est celle du Peugeot 3008, que PSA appelle EMP2. Mais pour le DS 7 Crossback, la traverse déformable arrière a été remplacée par un train multibras. Cela confère au véhicule davantage de dynamisme et moins de remontées vibratoires ou de percussions dans l'habitacle. Néanmoins, à ce niveau de gamme, DS se contente de faire comme la concurrence. Long de 4,57 m pour une largeur de 1,89 m et une hauteur de 1,61 m, le DS 7 Crossback se situe, en termes de dimensions, dans la tranche haute de la catégorie des SUV compacts.

A titre de comparaison, un Volvo XC40 ne fait que 4,42 m, et un Volvo XC60, de catégorie supérieure, fait 4,69 m ; un Peugeot 3008 est à 4,48 m quand un 5008 culmine à 4,64 m, alors qu'un Jaguar E-Pace se contente de 4,40 m et un Audi Q3 de 4,42 m. Le DS 7 Crossback est donc le plus grand de sa catégorie, et se distingue par ailleurs par des feux inédits, avec des LED montées sur pivot à l'avant, et des optiques "en écailles" à l'arrière.

La manipulation de la portière distille une sensation de qualité, et l'univers proposé au conducteur semble chic et technologique. Le siège conducteur s'ajuste dans toutes les directions et paraît confortable. Le bouton Start, situé en haut de la console centrale, demande une accoutumance compte tenu de sa position inhabituelle. Une fois démarré, le 2.0 BlueHDi se montre peu sonore au ralenti. DS souligne avoir insisté sur ce point, en dotant tous les DS 7 Crossback du maximum d'insonorisants possibles, et en proposant le vitrage feuilleté (en série sur notre modèle d'essai, et 250 € en option sur les autres versions).

Prise en mains aisée

Le levier de vitesses de la boîte automatique et le combiné d'instrumentation digitale sont les mêmes que ceux déjà vus à bord des Peugeot 3008 et 5008 En ville, le gabarit du DS 7 Crossback n'est pas un problème, mais les routes et autoroutes sont pour lui un meilleur terrain de jeu. La direction, pensée autour d'un volant de taille modérée, plus petite que la moyenne mais plus grande que chez Peugeot, ne présente pas de défaut particulier et distille de bonnes sensations. D'une manière générale, une fois que les dimensions sont appréhendées, la prise en mains est aisée même si la vision de trois quarts arrière n'est pas optimale.

Sur du velours

Les possesseurs, jeunes ou moins jeunes, de Citroën SM ou de DS auront peut-être une pensée pour leur belle en prenant le volant d'un
DS 7 Crossback. Bien sûr, il ne reçoit pas de suspensions hydrauliques et n'offre pas le même feutré. Mais la "sérénité dynamique", élément marketing martelé par la marque, prend tout de même son sens sur route, avec un amortissement bien calibré et une tenue de route qui permet d'aborder tous les virages le coude à la portière, quelle que soit la vitesse.

On ressent bien ce qu'a voulu distiller la marque au travers de cette voiture, qui n'invente rien mais qui réinvente une lecture de route bien filtrée. Pour assurer cette prestation, DS a d'ailleurs innové avec le dispositif Active Scan Suspensions. Il s'agit d'une caméra située en haut du pare-brise, qui lit la route, détecte ses aspérités et envoie l'information au calculateur qui commande par anticipation les suspensions. Ce système est probant en passant par exemple sur un ralentisseur, la voiture ne faisant pas d'oscillation à la descente, ou sur les petites saignées que l'on passe sans les ressentir ou presque au volant.

Esprit grand tourisme

C'est en tout cas ce que DS a voulu véhiculer au travers de ce SUV. Un comportement suffisamment dynamique pour aborder tous les types de trajets sans s'ennuyer, à bord d'un modèle dénué de toute sportivité. De nuit, le niveau de sécurité peut être augmenté par le système Night Vision (option à 1 250 €) qui permet de visualiser l'environnement en infrarouge, avec la symbolisation via un cadre vert ou rouge des piétons, cyclistes ou animaux, et qui peut déclencher un freinage automatique d'urgence dans le cas de la détection d'une collision. Bien entendu, toutes les autres aides à la conduite (aide au stationnement avec caméra de recul, régulateur de vitesse adaptatif, aide au maintien dans la ligne) sont au programme. La nouvelle boîte de vitesses automatique EAT8, étrennée par la Peugeot 308 restylée, peut fonctionner selon plusieurs modes de conduite, avec des palettes au volant qui ont le mérite d'exister mais qui n'apportent pas grand-chose au plaisir de conduite.

Bilan de l'essai

DS réussit son examen d'entrée dans la catégorie, et démontre par la même occasion qu'il sait faire des voitures qui se démarquent positivement des modèles des autres marques du groupe PSA. Le DS 7 Crossback, certes assez conventionnel dans ses formes, sait mettre en musique des attributs technologiques séduisants, et offrir non seulement une expérience de conduite intéressante mais aussi un niveau de confort élevé. On peut néanmoins regretter que la marque n'ait pas une politique produit plus agressive -seulement un modèle par an au niveau mondial- alors que la concurrence dégaine plus volontiers des gammes plus nourries. Lorsque les DS 4 et DS 5 auront disparues au printemps 2018, le constructeur français devra se montrer inventif pour garder sa clientèle en haleine, rôle qui reviendra au DS3 Crossback, présenté au salon de Genève en mars 2018 et commercialisé un an plus tard.

On aime
Le confort
La tenue de route
L’habitabilité

On regrette
La visibilité de ¾ arrière
Pas de version 7 places
Pas de 4 roues motrices



Source :

http://www.largus.fr/actualite-automobile/ds-7-crossback-au-volant-du-premier-suv-de-ds-8864392.html