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Essai du DS7 Crossback par Le Figaro


Dans un segment ultraconcurrentiel, la première DS de la nouvelle ère se démarque par un confort hors pair et une grande diversité d'ambiances intérieures.

Dix mois après avoir crevé l'écran, la DS7 Crossback est prête à prendre la route et à mener la vie dure aux marques établies du premium. Si la démarche est louable et mérite d'être encouragée, tout reste encore à faire pour la jeune marque du groupe PSA qui se retrouve dans la peau d'Audi il y a trente ans ou de Lexus il y une dizaine d'années.

Pour relever le challenge, DS pourra s'appuyer sur une offensive de six modèles. Un par an à compter de la DS7 Crossback. Autant dire que ce premier de cordée joue gros car il doit asseoir la crédibilité de la marque dans le haut de gamme en tentant d'attirer dans ses filets les militants du chic français et les repus du luxe allemand.

Entré dans le monde par la grande porte - il a accompagné les premiers pas du président Macron -, le premier SUV de l'histoire DS peut compter sur quelques singuliers atouts pour convaincre. À la lumière du jour et en mouvement, les lignes de ce nouveau SUV convainquent.

Certains pourront lui reprocher d'en faire un peu trop entre la signature lumineuse verticale balafrant chaque extrémité du bouclier avant et les feux arrière en écailles mais les proportions sont harmonieuses. La nervure latérale et l'épaulement marqué participent au cachet d'un design qui malaxe habilement les codes DS avec le meilleur du genre.

Avec une longueur de 4,57 mètres, la DS7 représente le juste milieu entre les ténors du segment C qu'elle vise (Audi Q3, BMW X1, Jaguar E-Pace) et la catégorie supérieure. De la plateforme de la 3008 allongée de 55 mm, elle tire profit pour afficher une habitabilité confortable aux cinq places.

Le toit ouvrant panoramique facturé 1 450 € obligera cependant les grands (plus de 1,85 m) à courber l'échine à l'arrière. Suivant la finition, les dossiers arrière s'inclinent électriquement, de 27 à 32 degrés. De quoi gagner près de 100 litres sur un coffre de 555 litres bénéficiant d'un double fond.

C'est surtout par l'offre inédite de six ambiances intérieures (Bastille, Rivoli, Faubourg, Opéra, Performance Line et La Première) à mixer avec des niveaux de finition que DS se démarque. À partir de la finition Chic, la DS propose deux lignes distinctes.

La première joue sur les ressorts de l'élégance ; la seconde sur la sportivité (Performance Line). Certaines ambiances souffrent d'être un peu chargées surtout avec les touches de la large console centrale ornées d'un guillochage mais l'ensemble respire la qualité et renvoie aux méthodes artisanales de la maroquinerie de luxe.

Tissu soyeux, cuir nappa marbré ou matelassé: chaque client devrait pouvoir trouver la finition qui lui convient à condition d'y mettre le prix. À titre d'exemple, l'ambiance «Opéra» associée à la finition So Chic est facturée 6 250 euros! Les adeptes de la sobriété opteront pour la Performance Line se signalant par le garnissage en alcantara et des boutons non guillochés.

L'édition limitée de lancement «La Première» est celle qui incarne le plus le luxe à la française avec sa sellerie en cuir rubis coordonnée à une teinte gris souris. Son tarif débute à 53 400 € pour la version HDI 180. Elle y ajoute des sièges massants (5 programmes et 3 niveaux d'intensité) et la plupart des aides à la conduite qui hissent la DS7 au niveau des références allemandes.

Dans leur obsession à soigner le bien-être à bord, les concepteurs ont un peu négligé l'ergonomie. Le bouton de réglage des rétroviseurs est placé en partie basse à la gauche du volant ; celui des sièges chauffants est caché à l'intérieur du rangement de la console centrale ; naviguer dans les menus de la tablette tactile de 12 pouces impose quelques explications.

Le parti pris de pictogrammes en forme de losange pourra aussi déconcerter tout comme la jauge à essence et le manomètre de température d'eau du moteur disposés obliquement et en forme de bâton, à chaque extrémité de l'instrumentation numérique.

Comme chez Audi, l'écran face au conducteur est personnalisable et peut afficher les informations de navigation. Comme chez la plupart des concurrents, les pièces qui ne sont pas dans le champ de vision des occupants sont réalisées en plastique dur. Il n'y a pas de petites économies.



L'énorme plip électronique rangé dans la poche ou dans le vide-poches central, il ne reste plus qu'à animer ce nouveau SUV. Encore faut-il trouver le bouton-poussoir? Il trône au sommet de la partie centrale de la console, entre les aérateurs.

Au démarrage du moteur, un bloc pivote et laisse apparaître une superbe montre BRM P180 (+ 400 € sur certaines versions). Quelques kilomètres suffisent pour se rendre à l'évidence: la DS7 a mis l'accent sur le confort. Au prix de mouvements de pompage en mode Confort, le seul cas où la suspension pilotée anticipe les déformations de la route grâce à la caméra qui scanne la route (jusqu'à 90 km/h).

Le mode Sport atténue les mouvements de caisse mais entraîne avec le HDI 180 un grondement artificiel dans l'habitacle et une gestion de boîte caricaturale. Un mode «individuel» permettant de régler les différents organes de la voiture à sa guise ne serait pas superflu. Il permettrait de conserver la sonorité moteur et la transmission automatique à 8 rapports en mode Confort tout en profitant d'une caisse plus maintenue.

Sous la pluie et parfois la neige qui ont accompagné nos essais, les 400 Nm de couple impactent la motricité. L'insonorisation parfaite, surtout avec le vitrage feuilleté, participe au confort. Pour le même prix que le diesel de 180 ch (41 400 €), DS propose une version 1.6 l turbo essence 225 ch associée aussi à la transmission automatique à 8 rapports et équipée d'un filtre à particules pour répondre à la prochaine norme Euro 6.2.

Avec ce modèle, on change de registre. On accède à une autre DS, plus homogène et plus performante grâce à une masse réduite de 115 kg, principalement dans le train avant, et à une tenue de caisse supérieure, sans entamer le confort. Les accélérations sont plus convaincantes, validées par un 0 à 100 km/h abattu en 8,3 secondes, soit tout de même 1,6 seconde de moins que le diesel.

À moins d'être un gros rouleur (au moins 30 000 km par an), nous recommandons le moteur à essence, engendrant des sensations plus agréables. Il a le mérite de n'émettre que 6 g/km de CO2 en plus (134 g). Dans le courant de l'année prochaine, DS glissera aussi le petit 3-cylindres essence de 130 ch sous le capot de son SUV. Il sera associé à une boîte manuelle à 6 rapports.

La gamme diesel s'enrichira aussi d'un HDI 130 associé au choix à la boîte manuelle ou à l'automatique à 8 rapports. Prévue au second semestre 2019, la version hybride rechargeable e-Tense coiffera la gamme avec ses 300 chevaux et sa transmission intégrale.

Nous avons eu le privilège d'effectuer deux tours d'un circuit fermé au volant de l'un des deux prototypes de développement. S'il est encore trop tôt pour parler de l'agrément, cette version est prometteuse. Elle associe le 1,6 litre turbo 200 ch à un module électrique de 80 kW (110 ch) placé dans la boîte auto Aisin.

À l'arrière, on trouve une autre machine électrique délivrant aussi 80 kW. Au total, on obtient 300 ch et 450 Nm de couple. À condition que la batterie de 13 kWh soit chargée, la DS7 e-Tense démarre en électrique, devenant ainsi une propulsion.

DS annonce une autonomie électrique d'environ 50 km avec la nouvelle norme WLTP. La DS7 est capable de pousser des pointes jusqu'à 135 à 140 km/h en électrique. Plusieurs modes seront proposés au conducteur dont celui permettant d'activer les quatre roues motrices.

La prise de poids de l'ordre de 250 à 300 kilos est le principal inconvénient de cette future DS qui sera en mesure de se conformer aux probables interdictions du cœur des grandes métropoles aux véhicules thermiques. DS annonce des émissions de CO2 de 40 g/km pour ce modèle facturé près de 65 000 euros.

Conclusion :

DS a osé et a eu raison. Porte-drapeau d'une offensive de six modèles (un par an), la DS7 Crossback peut redonner le goût de rouler français à une frange de la clientèle haut de gamme. De la DS originelle, la DS7 a hérité d'un confort souverain qui fait désormais référence sur le segment. Elle y ajoute un sens de la personnalisation jamais vu à ce niveau de gamme et des finitions qui apportent un sang neuf dans un univers hypernormé.

Source : 

Commentaires

  1. Ne pouvant se battre sur la puissance, DS a choisi une autre voie, l'ambiance qualitative et personnalisable, les commentaires élogieux à ce propos témoignent du bon chemin choisi, une certaine clientèle fera volontiers l'impasse sur la puissance pour une forme de présentation exclusive et différente. Et puis cocorico certain vont retrouver le gout de rouler Français.

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  2. Moi le premier! Et j'espere que tu as raison et qu'on sera nombreux dans ce cas. J'ai vraiment hate de pouvoir le découvrir en vrai pour confirmer toutes ces bonnes impressions...

    Je n'ai pas remarqué les boutons non guillochés sur Performance Line, il faudrait voir en gros plan avec et sans... Mais bravo pour les possibilités de personnalisation, ca va apporter un peu de fraicheur sur ce marché plutot guindé.

    Bel article dans l'ensemble, vraiment tres flatteur. Je pense qu'on en est au point ou a part quelques exceptions, la plupart des journalistes ne questionnent meme plus le positionnement premium, c'est maintenant accepté que DS est une alternative aux Allemands, Suédois et Britanniques. (je ne compte pas les Italiens)

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