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Interview de Saran Diakité Kaba : Responsable de l'expérience utilisateur chez PSA


Comment fait-on pour s’imposer dans une entreprise quand on est une femme ?Je ne me pose pas la question en ces termes. Pour moi, s’imposer sous-entend de la domination, ce qui n’est pas dans mes références comportementales. Parvenir à exister dans l’entreprise, tout simplement, peut être difficile pour certaines femmes. A iso-compétences, elles peuvent se sentir moins valorisées, avec moins de possibilités d’évolution que leurs collègues masculins. Mais cela peut être lié à un schéma mental auquel on obéit malgré nous. Il n’y a pas de frein a priori, et dans l’automobile il y a des métiers pour tout le monde. Mais il y a tout un travail à faire en amont pour changer les mentalités.

Estimez-vous que les femmes sont suffisamment représentées dans l’automobile en général et dans le groupe PSA en particulier ?
Ce que je constate à mon niveau, c’est qu’il y a 7 femmes pour 8 hommes parmi les cadres supérieurs de moins de 40 ans chez PSA, c’est équilibré. Le problème dans l’automobile se situe au niveau de la formation : il y a seulement 20% de femmes dans les écoles d’ingénieurs. Quant aux écoles de design, si la parité existe, ce n’est pas du tout le cas dans la spécialité automobile qui reste un bastion masculin. Pour que les choses changent il faudrait commencer par les rayons des magasins de jouets qui proposent des voitures pour les garçons et des poupées pour les filles.

Estimez-vous avoir subi de la discrimination au cours de votre parcours ?
Pour entrer chez PSA, je n’ai eu aucun problème de discrimination. Mais avant cela, j’ai dû faire mes preuves et me faire remarquer par mes travaux en tant qu’indépendant. Plus jeune, j’ai connu ce que j’appelle le "regard scanner", lorsque la personne qui vous reçoit ne s’attend pas à rencontrer une femme et encore moins une noire. Après vous avoir "scanné" de haut en bas, elle jette ensuite un coup d’œil à sa montre et vous dit qu’elle a très peu de temps, alors que le rendez-vous était planifié. Cela met la pression mais quand on commence à présenter ce que l’on a fait, on bénéficie alors d’une reconnaissance plus grande que s'il n'y avait pas eu d'a priori négatif.

Aujourd’hui, vous bénéficiez même d’une reconnaissance qui va au-delà de ce que souhaitez. Vous avez moyennement apprécié, je crois, qu’on vous présente dans un reportage télé comme celle qui a inventé l’i-cockpit chez Peugeot ?
C’est vrai, je me suis senti trahie. D’une part, c’est impossible parce que je ne suis à la tête de la structure que depuis deux ans, et d’autre part, cela va totalement à l’encontre du travail d’équipe que je prône. Je travaille plutôt dans l’ombre au sein de ce que je souhaite être une démocratie participative, rien à voir avec l’image qui a été donnée de moi.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans l’automobile ?
C’est tout ce qu'il faut changer dans l’automobile qui m’attire ! C’est en voyant une vidéo de présentation de MU, le service de mobilité de PSA, qui présentait un scénario futuriste de la multimodalité que j’ai été séduite. Depuis que l’innovation dans l’automobile est tirée par les nouveaux usages, cela m’intéresse. Parce que personnellement, je suis plutôt motarde, nature et grands espaces. Sans cette vision nouvelle de la mobilité, je serais restée dans la musique ou je serais devenue fleuriste.

La voiture autonome doit aussi vous motiver particulièrement. Vous travaillez sur le sujet, bien sûr ?
Nous travaillons jusqu’au niveau 5 d’autonomie, c’est-à-dire sur une véritable voiture robot. C’est une révolution, il y a tout à inventer, on est presque plus dans le design automobile. Et il faut prendre en compte les attentes futures, des nouvelles générations qui n’auront pas forcément besoin de savoir conduire mais qui auront des attentes fortes dans leur relation homme/machine. Mais je ne peux pas en dire plus…

Un autre challenge sera l’intégration de la marque Opel et le rapprochement avec les équipes allemandes. Comment l’appréhendez-vous ?
Une différence majeure chez Opel est le fonctionnement à l’allemande, par silos, alors que nous avons une approche transversale des sujets chez PSA. Au-delà des méthodes de travail, ce sera forcément bénéfique pour tout le monde, Il va y avoir de la "cross-fertilisation". Mais bien sûr, chaque marque gardera sa propre identité avec, dans le domaine qui me concerne plus directement, des cockpits bien différenciés.

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