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PSA : Yannick Bézard, directeur des achats, privilégie la réduction de coûts et l'efficience




La direction des achats du groupe PSA est la première entité qui rassemble les équipes de Peugeot, Citroën, DS et Opel/Vauxhall. Objectif : parler d’une seule voix auprès des fournisseurs et participer sans perdre de temps au redressement d’Opel/Vauxhall. Yannick Bézard, directeur Global Purchasing et Supplier Quality de PSA, nous en explique les enjeux.

Depuis l’intégration d’Opel/Vauxhall au sein du groupe PSA le 1er août 2017, tout est allé très vite du coté des achats puisque 5 mois plus tard la direction "Global Purchasing et Supplier Quality" traite aussi bien les achats côté PSA historique (PCD, pour Peugeot Citroën DS, dans le jargon maison) qu’Opel/Vauxhall (OV). Annoncée le 15 décembre aux équipes, elle était opérationnelle le 1er janvier suivant. "Nous avons mis quelques mois à construire une organisation complètement fusionnée entre les équipes d’origine PSA, à peu près 1 100 personnes et nous avons accueillis environ 700 personnes Opel/Vauxhall", explique Yannick Bézard, patron des achats PSA dont la responsabilité s'est donc élargie aux marques Opel/Vauxhall. "Nous n’avons pas cherché à faire une organisation compliquée avec une société commune en y rassemblant tous les salariés des achats. Nous avons des sociétés avec des historiques assez différents et nous n’avons pas voulu entrer dans ce degré de complexité. Nous avons défini une organisation très opérationnelle avec la totalité des personnes présentes où chacun conserve le même lieu de travail. Chacun garde son contrat de travail de son entreprise d’appartenance et puis nous verrons en avançant."

L’expérience des projets communs 


C’est un peu sur le modèle des équipes qui ont travaillé sur les trois projets communs (Grandland X/3008, Crossland X/C3 Aircross et les petits utilitaires) que ce schéma a été défini.
"La philosophie était de faire quelque chose de simple pour être rapide et surtout il fallait de l’efficacité. Cette organisation nous l’avons voulue comme un levier de performance au service des deux projets, Push to Pass qui couvre la période 2016/2021 avec un rendez-vous important à la fin de 2018, donc deux fois 3 ans, et plus récemment le projet Pace qui est le projet de retournement économique d’Opel/Vauxhall et qui éclaire les années 2018, 19 et 20. On a surtout cherché de la performance rapidement en capitalisant sur nos années d’expérience sur des projets communs à l’époque de l’alliance", explique Yannick Bézard. "En réalité, on a fait le choix d’aller chercher de la performance dès l’année 2017. Tout le monde connaît l’histoire d’Opel/Vauxhall sur les 15 dernières années, il y a un sentiment d’urgence qui est parfaitement accepté par les équipes achats qui savent qu’elles sont en première ligne pour aller chercher le redressement."

En Europe, les achats de ce nouvel ensemble représentent 39 milliards d’euros en pièces automobile, achats d’investissement, de service et de prestations. "Tout le monde attend que l’on fasse le mieux possible pour aller chercher toutes les synergies que l’on pourra dégager en rapprochant les besoins des deux constructeurs", souligne le dirigeant.
Concrètement le travail de chaque acheteur se concentre sur un périmètre fonctionnel réduit qui en contrepartie a été élargit à cinq marques.
"La priorité était de parler d’une seule voix vis-à-vis de nos fournisseurs et il était très important de rapidement concentrer dans les mêmes mains la totalité d’un périmètre fonctionnel. Cela peut apparaître comme une réduction de responsabilité en réalité c’est d’une grande richesse par l’ouverture sur un deuxième constructeur, par la dimension internationale, différente des deux côtés, et cela fait beaucoup d’intérêt dans le poste", précise le dirigeant.

Un esprit Mousquetaire, tous alignés sur un même objectif

L’idée est aussi de miser sur l’esprit d’équipe qui avait permis le retournement de PSA avec le plan Back in the Race à l’arrivée de Carlos Tavares. Cette solidarité entre les différentes équipes, ceux qui fabriquent, ceux qui conçoivent, ceux qui achètent, ceux qui transportent, le dirigeant la retrouve au sein des équipes Opel.
"L’esprit qui nous anime est un peu l’esprit Mousquetaire. Nous sommes tous alignés derrière la réduction des coûts et l’efficience de l’entreprise, donc avoir la performance en consommant le moins de ressources possibles. Cet esprit-là Opel/Vauxhall l’a mis en place dès le mois d’août 2017. Faire tomber les silos, avoir toutes les fonctions orientées vers le même objectif est quelque chose qui très tôt a animé les équipes Opel/Vauxhall autour de leur PDG, Michael Lohscheller. Et ce n’est pas spécifique aux achats", raconte Yannick Bézard. "Si on pense que les mêmes recettes donnent les mêmes résultats on peut être optimiste", ajoute-t-il.


1,7 milliard d'euros en 2026 et 700 euros/véhicule fin 2020

Les économies à réaliser grâce à ce rapprochement ont été annoncées de deux manières : un objectif global pour le nouvel ensemble de 1,7 milliard d’économie dans l’année 2026 et 700 euros/véhicule fin 2020 pour Opel.
Dans le chiffre de 1,7 milliard qui n’a pas été ventilé entre PSA et Opel, les achats devraient représenter environ 500 millions d’euros. "Nous n’allons pas chercher à les affecter, je pense que ce serait du temps de perdu. Dans un résultat économique, les économies sont souvent assez proportionnelles aux masses achetées, aux dépenses réalisées",souligne Yannick Bézard.
Les 700 euros d’économies sur le prix de revient de fabrication annoncés pour Opel/Vauxhall se calculent en prenant le prix de revient d’un véhicule au 1er janvier 2018 par rapport à un objectif 3 ans plus tard, fin 2020. "Toutes les fonctions de l’entreprise peuvent contribuer à faire économiser 700 euros. Est-ce que les achats en feront 300, 350, 400 ? ils seront un contributeur important des 700 euros. Il faut bien savoir que sur la période, le véhicule ne va pas rester strictement identique, il y a des effets de normes de dépollution, d’enrichissement, qui font qu’un véhicule peut aussi voir un enrichissement produit qui augmente son prix. Il faudra aller contrer les enrichissements pour en valeur nette avoir les 700 euros d’économies dans 3 ans," explique Yannick Bézard.


Des économies sur des contrats de prestations dès 2018

Dans le calendrier serré qui prévoit un objectif de free cash-flow positif en 2020 pour Opel et une marge opérationnelle à 2% à cette même date, les économies seront d’abord apportées par les contrats de fournitures, de matières premières avant la mise en commun des architectures de l’ensemble de la gamme. "On peut très facilement comparer des fluides, des aciers. On compare on voit des écarts dans un sens ou dans un autre et très vite on obtient un prix qui est le même pour les deux constructeurs. Ce sont des choses qui ont démarré très vite en 2017 et qui vont produire des effets dans les comptes 2018", explique-t-il.
Ainsi, des économies ont déjà été réalisées. "Nous avions prévu de faire un appel d’offre mondial pour nos achats d’espace média et au moment où nous terminions la sélection de notre partenaire est arrivé l’acquisition d’Opel/Vauxhall avec un peu le même sujet. Nous avons réussi à regrouper les deux appels d’offre et on a choisi le même prestataire. Quand on fait cela on gagne deux fois. Opel/Vauxhall a forcément bénéficié de l’effet de taille du contrat que l’on était en train de négocier et Peugeot Citroën DS ont également bénéficié d’une sérieuse réduction. Ce sont des économies qui seront mesurées en 2018 mais c’est une décision qui a été prise en 2017", raconte Yannick Bézard.

Par rapport, à la puissance d’achat de General Motors dont Opel pouvait bénéficier sur certains contrats, le poids de l’Europe dans l’activité du nouvel ensemble pourrait être un atout pour des achats régionalisés. "On pense qu’on sera meilleur si on raisonne à l’échelon de l’Europe. Or c’est en Europe qu’on a nos plus gros volumes et cela nous va bien",note-t-il.

Les effets de l’architecture modulaire à partir de 2020

L’essentiel viendra cependant de la mise sur les deux plateformes de PSA, CMP pour les petits véhicules et EMP2 pour le véhicules des segments supérieurs, du million de véhicules que représente Opel. "Cet alignement sur l’une ou l’autre des plateformes crée un effet volume qui permet d’utiliser les mêmes composants à travers toute la gamme puisque ce sont des architectures modulaires : une caméra que vous mettez à l’arrière du véhicule peut être la même de l’entrée de gamme jusqu’au haut de gamme pour 5 marques", explique Yannick Bézard. "Tous ce que l’on fait aujourd’hui sur les programmes sont des économies pour l’année 2020. Ce sont des véhicules qui vont démarrer en 2019, monter en cadence. Donc la véritable économie année pleine c’est 2020."
Les programmes en cours devraient cependant aussi bénéficier de baisse de coûts. "Sur des véhicules existants on va aussi certainement détecter des opportunités en changeant une pièce par une autre. Ce que l’on appelle les économies techniques dans le cours de vie d’un véhicule existant. Cela peut représenter des économies substantielles et jouer dans l’année. C’est aussi tout l’intérêt d’avoir des acheteurs qui ont un portefeuille très homogène parce que sur leur bureau ils ont toutes les pièces et peuvent avoir leur rapport d’étonnement. C’est toujours la question de choisir le "Best of both". Nous avons une approche d’humilité : on ne dit pas que l’un est meilleur que l’autre et on s’oblige à comparer nos processus, nos organisations, nos choix techniques, nos prix bien sûr. Dans une comparaison, il y a toujours des écarts à partir desquels on travaille et souvent on trouve des idées."

Cette nouvelle organisation ne sera pas sans conséquences chez les fournisseurs qui ont déjà ajusté leur organisation en désignant un responsable de compte qui couvre les cinq marques. "Nous n’avons pas forcément besoin de réduire le nombre de fournisseurs. Ce que l’on peut réduire en revanche c’est le nombre de sites à partir desquels on approvisionne des pièces. Peugeot Citroën DS en Europe s’approvisionne d’environ 2 000 usines fournisseurs, c’est déjà assez conséquent. Opel/Vauxhall est à peu près dans le même ordre de grandeur. On en a une partie en commun mais finalement pas tant que ça. Il y a forcément un travail de rationalisation qui va s’opérer au rythme du basculement sur deux plateformes. Dès lors que les pièces seront identiques, il n’y a pas de raison de les produire à deux endroits. Cela se fera dans la durée. On regarde aussi quelle est notre importance dans chacune des usines. Nous essayons d’avoir une attitude responsable", explique Yannick Bézard.

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Commentaires

  1. Super intéressant.
    Ce genre d'intervenants est trop rare chez PSA. Or ce sont les responsables de pôle, les directeurs d'usine, qui apportent souvent une vision opérationnelle / économique intéressante.
    Merci Jeremy

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    Réponses
    1. Cela va produire un effet d’entraînement et une forme de challenge.
      A la lecture de l’article on voit bien l’orientation , ne pas tout bousculer, mais permettre à chaque acteur d’être le plus efficace possible.
      Bien sûr il y a qq ego et échines qui vont êtres à la peine :-)

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