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La Marque DS a-t-elle vraiment un avenir ?



Alors que Peugeot monte ostensiblement en gamme avec succès, grâce à ses 308, 3008 ou 508, que Citroën ose un nouveau positionnement plutôt intéressant (vus les premiers succès enregistrés par les C3 et C3 Aircross), tandis qu’Opel vient renforcer le groupe sur les marchés nord-européens et semble s’installer entre les deux marques françaises, le positionnement de la marque – dite premium – DS semble de plus en plus improbable malgré le lancement de la DS 7 Crossback. Avec la présentation des résultats du groupe PSA, et la révélation des chiffres de ventes pour l’année 2017, il nous a semblé intéressant de réfléchir au cas DS qui, avouons-le, questionne depuis la présentation du concept DS Inside en 2009.

Le nom DS, péché originel ?
Tout commence à la fin des années 2000. Alors que depuis mai 2008 la direction de PSA est dans le flou suite aux soucis de santé de Christian Streiff, les services marketing vont pouvoir, avec une grande liberté d’action, gamberger sur une idée pas si idiote que cela : doubler certains modèles de la gamme Citroën d’une version plus mode et plus premium. Afin de surfer sur la mode des petites citadines un peu luxueuses et personnalisable, on va alors plancher sur une version « chic » de la C3. C’est ainsi que naît le concept de « gamme essentielle » chez Citroën pour les modèles dits « classiques », et de gamme « luxe/mode » pour concurrencer les Fiat 500 et autres Mini qui cartonnent dans la villes européennes.

Pour cette gamme nouvelle, il faut trouver un nom, et, alors que le premier modèle s’avère être une petite citadine, on va étrangement aller puiser dans l’histoire Citroën au mauvais endroit : si DS exprime le haut de gamme évident pour les chevrons, c’est aussi l’expression de la grande berline à la française, technologique de surcroît, bien loin de l’idée qui sera présentée au public. Le gain de notoriété immédiat est évident, la légitimité beaucoup moins.

Pendant quelques semaines, avant le salon de Genève 2009, Citroën va teaser sur le nom DS sans dévoiler la voiture, laissant espérer un retour de l’appellation en haut de la gamme. Pourquoi pas renommer ainsi la C6, dans une version mieux équipée, plus qualitative, et mieux motorisée, alors que les ventes se sont effondrées, passant de 9135 exemplaires en 2006 à 1667 en 2008 ? C’est en tout cas ce que certains enthousiastes commencent à se dire.

Pourtant, au Salon de Genève 2009, c’est un tout autre concept qui est présenté sous le nom de DS Inside : il s’agit en fait d’une C3 dans une version 3 portes exclusive, joliment redessinée et gentiment branchée. Une réussite, certes, un joli coup de crayon, une belle idée, mais dont le nom porte en lui les germes de l’échec à long terme par manque de légitimité. Chez Citroën, on s’en défend en arguant, en l’espèce, que DS veut dire Distinctive Series. Mais pour beaucoup de citroëniste, c’est une usurpation.

En mars 2010, Citroën lance effectivement la DS3, dans une version très proche du concept DS Inside. Sa bonne bouille, ses ailerons de requin sur les flancs, sa signature lumineuse, ses propositions de personnalisation sont tout à fait dans l’air du temps, et d’entrée de jeu, la DS3 se révélera un succès. Dans la foulée, Citroën planche sur une DS4 dérivée de la C4 et présentée au salon de Paris 2010, et sur une DS5 s’inspirant du concept-car de 2005 C-Sportlounge pour couronner cette Distinctive Serie, présentée début 2011 au salon de Shanghai
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DS, effet de mode et feu de paille ?
Pour la première année pleine, l’année 2011, les DS de la gamme Citroën font parfaitement le job, avec 111 107 exemplaires vendus (dont 78 375 DS3). A la vue de ces chiffres, et alors que la crise pointe son nez chez PSA, on flaire la bonne affaire : et si la gamme DS était une pépite, une façon rapide et facile d’augmenter les marges sur des modèles déjà amortis. Pourtant, les ventes de la DS3 vont rapidement se tasser, tandis que les DS4 et DS5, au positionnement un peu flou, ne vont pas réussir à percer sur un marché plus compliqué (le premium) que celui de la « petite voiture branchée » auquel s’était attaqué DS en premier. L’audace est pourtant là, avec une DS5 originale et intéressante, disposant de l’Hybrid4, mais le marché peine à se l’approprier (cela dit, avec 129 446 exemplaires produits entre 2011 et 2017, la DS5 s’en sortira largement mieux que la C6, le haut de gamme Citroën arrêté en 2012 faute de ventes).

Pourtant, PSA est persuadé que la ligne DS peut être une véritable vitrine à l’étranger, et particulièrement en Chine. En 2012, les DS3, DS4 et DS5 sont lancées dans l’Empire du Milieu, bien décidées à rafler la mise d’un marché qui s’affole et qui raffole du luxe à la française, du moins pense-t-on ! Avec son partenaire chinois Chang’an Automobiles, la décision est prise : les voitures seront fabriquées en Chine qui devient un marché clé pour la ligne DS.

On se met alors à décliner la gamme à destination des chinois : une DS 5LS, version tricorps de la DS5, et une DS 6WR, deux modèles réservés à la Chine qui fouleront le bitumes en 2014. Cette année-là, PSA y croit encore puisque 26 000 DS sont vendues là-bas. De quoi se frotter les mains en croyant profiter d’un boulevard : las, en 2017, les ventes totales de DS en Chine atteindront péniblement les 5600 ventes annuelles !

Car entre temps, rien ne s’est passé comme prévu. Malgré un restylage très léger en 2014, les ventes continuent de baisser dangereusement. 2012 aura été un feu de paille (avec 129 212 DS vendues), et 2014 s’avère décevante sans être catastrophique (118 472 exemplaires) grâce justement à la Chine ! Mais l’argent manque dans les caisses de PSA pour développer de nouvelles DS propres à relancer la marque en France et en Europe. C’est à coup de séries spéciales plutôt réussies ou parfois un peu ratée ou Bling Bling que la gamme DS surnage. La DS 3 passe dangereusement en dessous des 50 000 ventes en 2015, frôle les 40 000 en 2016, et plongent à 28 971 exemplaires en 2017 : la DS 3 malgré un nouveau restylage en 2016, et des versions boostées « Performance », commence à accuser son âge et à lasser la clientèle.

La création d’une marque séparée de Citroën, une hérésie ?
Pourtant, en 2014, la décision est prise de créer une marque distincte de Citroën, DS tout simplement. Ce qui pourrait passer pour une bonne idée s’avère finalement désastreux : le marché chinois n’étant pas au rendez-vous (et soyons clair, c’est à eux que s’adressait stratégiquement cette nouvelle marque), DS devenue seule peine à séduire en Europe : sans renouvellement produit, difficile de conquérir de nouveaux clients, tandis que les citroënistes qui auraient pu se laisser tenter par une DS avec des chevrons dessus refusent tout simplement cette marque sans légitimité, d’autant plus qu’elle s’arroge un pan entier de l’histoire de Citroën, de façon abusive pour beaucoup : la DS de 1955 mais aussi la SM. Erreur stratégique !

Dès lors, il faut phosphorer pour repositionner la marque, d’autant qu’avec l’arrivée de Carlos Tavares, c’est Peugeot qui bénéficie de toute les attentions, avec une stratégie de montée en gamme fragilisant DS sur ses deux modèles DS 4 et DS 5, et jusqu’alors privée de SUV malgré l’existence du DS 6 étrangement réservé à la Chine. La maison brûle, et l’espoir d’une DS E-Tense sportive et électrique fait long feu !

La crise puis le rachat d’Opel, un frein au développement
Dans le monde d’aujourd’hui, l’automobile est un monde qui se périme vite, et si DS pâtit d’un concept parfois difficile à comprendre, elle souffre aussi d’un manque cruel de nouveauté ! Après un lancement en fanfare et 3 modèles successifs en 2010 et 2011 (DS3, DS4, DS5), la Distinctive Serie devenue marque s’est retrouvée le parent pauvre du groupe PSA. Certes, la DS 3 aura reçu une version cabrio (qu’on qualifiera de découvrable), la DS 4 aura été SUVifiée en devenant Crossback, et la Chine aura reçu les DS 5LS, DS 6 et DS 4S, mais il aura fallu attendre la fin 2017 pour voir le lancement d’un vrai nouveau véhicule mondial, la DS 7 Crossback (dont la commercialisation ne commence qu’aujourd’hui, en 2018). Il aura fallu attendre 7 ans, tandis que les DS 3 (qui représente encore 54,8 % des ventes) DS 4 ou DS 5 continuent de rentabiliser de vieilles plates-formes et ne semblent pas prêtes à voir venir la relève.

Pour comprendre les raisons d’une telle situation, il faut se rappeler que PSA a connu un grave crise qui l’a conduit à une quasi-faillite, l’obligeant à accueillir au capital l’Etat Français et le chinois Dongfeng. L’argent frais récupéré a permis d’asseoir la reconquête de Peugeot et de relancer Citroën. Sous l’impulsion de Carlos Tavares, Peugeot s’est positionnée sur un créneau plus premium avec un certain succès, tandis que Citroën s’est concentrée sur des produits « Feel good » et funs. Difficile de voir quelle est la place de DS dans ce schéma. D’autant qu’au lieu de concentrer des investissements sur DS une fois les deux premières marques relancées, Tavares a préféré saisir l’opportunité de racheter Opel

Dès lors, les différents positionnements qui se dessinent au sein du groupe PSA laissent peu de place à DS. Peugeot montant en gamme, c’est tout naturellement qu’Opel se glisse entre elle et Citroën pour représenter un offre classique, sérieuse et abordable, tout en évoquant un futur électrique. Citroën avec sa C3 et son dérivé C3 Aircross se retrouve bien plus dans l’air du temps que DS sur le créneau de la voiture fun et branchée, et même une future DS 3 aurait du mal à réitérer le coup de la première, le marché ayant glissé vers les mini-SUV pour ce qui est de la « hype ».

Le marché chinois n’existe pas, pour DS en tout cas
Il faut bien se rendre à l’évidence : l’eldorado chinois n’est qu’un mirage pour DS qui avait pourtant misé gros sur sa percée là-bas. Avec 5600 ventes tous modèles confondus, on peut parler de Bérézina. Pourtant, l’excès de chrome et le côté bling bling lui étaient destinés, et 3 modèles spécifiques ont été réalisés pour ce marché, en pure perte. Pour redresser la barre, il faudra sérieusement se remettre en question. Les modèles répondent-ils aux aspirations chinoises ? Il faut croire que non.

Comment imaginer redresser la barre alors que la concurrence y est féroce, tant de la part des autres constructeurs européens que des marques chinoises elles-même ! D’autant que stratégiquement, il est autrement plus urgent de redresser les ventes des deux marques sœurs, Citroën et Peugeot, qui elles aussi ont subi une réduction catastrophiques de leurs ventes mais qui restent beaucoup plus stratégiques que DS (avec environ 215 000 ventes pour Peugeot et 115 000 pour Citroën) : c’est sur ces deux labels que PSA devra s’appuyer pour atteindre l’objectif global de 460 000 ventes en Chine, et pas sur DS qui part de trop loin.

L’examen des ventes : la catastophe
A l’origine, DS devait représenter 10 % des ventes du groupe, soit environ 300 000 ventes. A l’arrivée, avec 52 817 ventes en 2017, on est loin du compte, et DS frôle même la correctionnelle (d’autant que la DS 3 vieille de plus de 8 ans représente toujours la majorité des ventes). Après un pic des ventes en 2012 à 129 212 exemplaires, celles-ci n’ont fait que décliner inexorablement, et ce malgré les restylages, les séries spéciales et le développement d’un réseau spécifiquement DS.

Dès lors, difficile d’imaginer un redressement rapide de la marque, malgré la sortie du DS 7 Crossback et les hypothétiques renouvellements des DS 3 (qui deviendrait un SUV) et DS 4, et la sortie improbable d’une grande berline à la façon du concept Car Numéro 9. Pourtant, DS semble y croire, et se projette dans le futur avec le seul DS 7, pour l’instant.

La DS 7, la dernière chance ?
L’apparition du DS 7 Crossback en fin d’année dernière, dont 788 exemplaires se sont déjà vendus fin 2017 (dans le monde) et désormais ouvert à la commande en France, semble donc la dernière chance de DS pour survivre au sein d’un Groupe qui dispose de 4 autres marques (Peugeot, Citroën, Opel et Vauxhall). La proposition est intéressante, et l’intérieur plutôt réussi (bien qu’encore une fois, DS semble jouer la surenchère au lieu de jouer la simplicité), mais il manque sans doute un plus gros moteur pour espérer jouer dans cette catégorie, et la version hybride de 300 chevaux ne devrait pas voir le jour avant 2019.

En outre, les 3008 et 5008 de Peugeot frôlent désormais le premium, comme le démontrent l’importance des versions les plus équipées dans les ventes des deux SUV français. Leur design frappe au bon endroit, sans surjouer ni singer le luxe. Sans compter l’arrivée prochaine d’un C5 Aircross dont 22 657 exemplaires se sont déjà vendus en Chine (soit plus de 4 fois plus que l’ensemble de la marque DS, et ce depuis septembre uniquement).

Si DS pâtissait d’un manque de SUV dans sa gamme, désormais c’est l’inverse : hors le DS 7, rien ou presque n’existe plus pour donner l’impression d’une véritable gamme, tant les DS 3, DS 4 et DS 5 semblent désormais condamnées à faire de la figuration. Si le DS 7 Crossback ne réussit pas à effectuer une percée significative en Europe, PSA n’en tirera-t-il pas les conséquences ?

La disparition ?
Car malgré le discours rassurant au moment de la présentation du DS 7 il y a plus d’un an déjà au Salon de Genève, et le coup de pub qu’a représenté la descente des Champs Elysées par Emmanuel Macron, la marque est clairement aux abois, et n’a pas de marge de manœuvre ni de droit à l’erreur. Or la lenteur de la commercialisation du DS 7 Crossback, et l’attente toujours plus longue du remplacement du reste de la gamme ne plaide pas en la faveur d’un maintien de DS au sein du portefeuille PSA.

Qui aujourd’hui rêve de rouler en DS ? L’exploit de la DS 3 relevait de l’ingéniosité marketing de distinction de la gamme Citroën. En devenant une marque, DS a perdu la force des chevrons, sa légitimité déjà contestée, et finalement, s’est réduite à peau de chagrin. Avec le rachat d’Opel, et malgré les excellents résultats financiers de PSA dans son ensemble, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?

Carlos Tavares est certes un réel amateur de voiture, et pilote de surcroît, mais il n’en reste pas moins pragmatique, et a plus à gagner en relevant le pari du redressement d’Opel qu’en sauvant DS dont l’image de marque a considérablement pâli à force de faire durer le vieux et de le grimer en neuf. Demandez aujourd’hui à n’importe quel cadre parisien ce qu’il pense de DS, et vous verrez que l’image mode, luxe ou quoi que ce soit de ce style, a disparu depuis longtemps pour laisser la place à une image bling bling un peu ringarde, à tort ou à raison.

Dès lors, il se peut qu’une faible performance du DS 7 Crossback remette en question l’existence même de la marque, en France, en Europe et surtout en Chine. D’autant que Carlos Tavares doit regarder avec envie le lancement de la nouvelle Alpine A110, un projet qu’il avait porté et défendu chez Renault avant son départ pour la direction de PSA. Quel gain en image que cette A110, alors que DS questionne et fait ricaner ! Pour un investissement moindre, ne vaudrait-il pas mieux s’engager dans une voie identique et sportive (avec un gain d’image important) plutôt que vers une hypothétique marque premium dont le premier concurrent est désormais Peugeot ?

Source : 

Commentaires

  1. Si le constat est sévère et parfois étonnant (comment comparer une marque sportive comme Alpine à une marque d'élégance comme DS ?), je constate juste qu'il y a à peine 10 jours aucune question n'a été posée sur DS à Carlos TAVARES et ce, bien que les ventes aient été très décevantes en 2017.
    Avec OPEL, DS a gagné médiatiquement (et comme CITROEN) du temps par rapport à des objectifs élevés.
    Et le sujet OPEL restera prioritaire pendant au moins 2 ans.
    Donc, avec DS3 crossback et DS4 à minima, la marque a du potentiel sur cette période.

    Un regret cependant, que DS3 version hatch n'ait pas eu de descendance. C'est la seule voiture de la marque qui a atteint ses objectifs. La seule...

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  2. Malheureusement l'article a raison ! Pour moi l'héritière de la DS de 1955, et de la lignée des grandes berlines Citroën est la CXperience et j'espère que la version de série sera à la hauteur ! DS n'a pour moi rien à voir avec ce modèle de légende à part le nom, et j'ai l'impression que la marque s'est réellement mis à dos une grande partie des Citroëniste.

    Mais il y a de l'espoir ! Le plan produit à venir peut relancer la marque, mais pitié qu'elle rende à Citroën son patrimoine (DS et SM) et qu'elle devienne un vrai marque d'avant garde comme l'est lexus par exemple !

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  3. Trés tendancieux cet article...tous les poncifs y sont sans exception....

    Certes la première erreur à mon sens avait été de lancer DS5 sur une ancienne plateforme, la deuxième est la séparation de DS de la marque Citroën...
    Et ce qui pèse le plus aujourd'hui, c'est bien le retard de renouvellement mais on arrive enfin au but...
    Le blingbling... bon d'accord c'est ce que voudraient faire croire les acharnés défenseurs des teutonnes... mais les cuirs de haute qualité des DS seraient-ils moins légitimes que celui moins haut de gamme des teutonnes....????les plastichromes de PSA seraient-ils moins légitimes que ceux des teutonnes....??? l'équipement soigné des DS serait-il moins légitime que le sous équipement à options coûteuses des teutonnes...??? L'insonorisation et le confort de qualité seraient-ils moins légitimes que ceux des teutonnes...???
    Pour le moins qu'on puisse en dire, et pour l'avoir vu et observé de prés, le DS7 est bien un véhicule haut de gamme....et semble-t-il bien placé en prix....
    je ne suis pas fan de SUV.... mais laissons le marché décider...il semble que la demande est là si j'en crois la rumeur dans le milieu des vendeurs du groupe....par exemple un certain nombre de chefs d'entreprise qui veulent rouler Français, ou des déçus de "belles étrangères" déçu par de belles promesses trop souvent mal tenues...
    Au surplus, l'arrivée prochaine des motorisations hybrides et autres devraient rattraper un retard certain, mais de belle manière car avec un peu de chance, ils seront au dernier niveau possible dans ces nouvelles technologies....
    Alors soyons plus optimistes que l'auteur de cet article....laissons sa chance au produit...!!!

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    1. Alors voilà, le scénario est toujours le même !
      Qu’on se rappelle donc : voici 20 mois, tout ce sinon savait du renouveau de Citroen, c’etaient les slogans énoncés dans le vide par Linda Jackson, le succès mitigé de la Cactus, l’incoherence stylistique, et les spyshots d’une future C3 qui n’allait être, c’etait certain, qu’uneEt combien y a-t-il eu de commentateurs prêts à jeter les premières pelletées de terre sur le cercueil de la marque aux chevrons.

      Décider que tout est perdu alors qu’on sait pertinemment que quatre modèles au moins sont en ligne pour être commercialisés au cours des prochaines années est idiot !

      On peut aussi se rappeler que le succès d’un seul véhicule peut suffire à remettre à flot toute une marque (voir la 205)

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    2. Bonjour à tous,

      L'article, même s'il peut paraitre à charge contre DS, met en avant les chiffres qui sont tout de même incontestable. Toutefois, j'y ressens une certaine frustration de l'auteur qui, à mon avis, espérait que la marque DS soit un succès. Cependant, je pense que l'on peut nuancer un peu plus ses propos.

      En premier lieu, l'auteur a quand même rappelé un certain contexte, ce qui est un des éléments clefs. Les premiers produits ont tout d'abord été pensés comme une simple ligne dérivée des produits Citroën. L'objectif était de créer des séries plus hauts de gammes à l'image des Initiale Paris de chez Renault et Vignale de chez Ford. Le concept était ici plus développé car les produits avaient une ligne distinctive (même si les planches de bords et les faces avants restaient proches ou identiques des produits Citroën) avec en point d'orgue un modèle 100% DS : la DS5. Même si les DS4 et DS5 n'ont pas rencontré le succès, la DS3 oui et à 100%. Cela a permit à cette ligne distinctive à eu un taux de conquête très important puisqu’elle a acquit de nombreux clients issus de marques premium. Cela a permis à Citroën de tester et d'acquérir une belle expérience et une connaissance des attentes et des besoins des clients sur ce segment. La ligne DS devait à l'origine s'être étendue et avoir renouvelé ses modèles comme la DS3, mais malheureusement la crise et la faillite ont failli coûté la vie du groupe PSA en lui même. D’où l'absence de nouveautés (hors restylages) de 2011 (lancement de la DS5) à 2018. Ce n'est que sous l'impulsion de Carlos Tavarès que DS passe d'une ligne à une marque à part entière. En effet, Carlos Tavares voit la nécessité pour le groupe PSA de posséder une marque premium et pour lui DS a beaucoup de potentiel, mais sur le long terme.

      C'est là que vient mon second point. En pleine restructuration du groupe et en phase de réduction des coûts, Carlos Tavares a comme accordé et validé les investissements nécessaires pour un plan produit de 6 modèles de 1 ère génération de la marque (et non plus de la ligne dérivée) : 3 berlines et 3 SUV. Cette première génération du plan produit court de 2018 à 2023. Un premier bilan sera fait en 2023. De même, le patron de DS, Yves Bonnefont, le martèle à chaque interview: DS se donne un peu plus de 20 ans pour pouvoir être crédible et considéré comme l'équivalent de la marque Audi. Et c'est un élément essentiel à retenir: la marque part de zéro et a donc une temporalité différente de ses concurrentes. Elle est au tout début de sa vie et ne peut être jugé totalement de la même façon que des marques premium centenaires ou presque. Je teins rappelé qu'Audi aurait totalement disparu dans les années 60 si Volkswagen ne l'avait pas racheté en 1964. La marque n'avait pas du tout le positionnement d'un premium et avait même une image négative. Il a fallu entre 10 et 20 années d'efforts constants pour hisser Audi comme une marque premium. Donc soyons patients pour DS.

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  4. Un troisième point est l'aspect financier. DS même si elle est devenue une entité à part au sein du groupe PSA ne dispose pas d'usine à proprement parler, ni de personnel. Elle utilise toute les ressources du groupe PSA (usines, employés, moyens financier etc...). N'en déplaise à certains, Carlos Tavares est un patron qui voit également sur le long terme, même si la marge et le cash flow sont des incontournables pour assurer la pérennité d'une entreprise. Malgré tout, la stratégie sur le plan industriel est plutôt pertinente: commencer avec des objectifs de production approprié (30000 à 40000 exemplaires par an pour le DS7 Crossback), le tout en soignant sa marge unitaire par produit. Car c'est la différence entre Carlos Tavares et certains PDG: tant que la marque vend avec une bonne marge par véhicule vendue, elle sera toujours soutenue par le groupe, même si ses volumes ne sont pas flamboyants. Et je pense que DS peut atteindre ses objectifs. Attendons donc Mars-Avril 2019 pour étudier les chiffres de vente d'une année pleine de commercialisation du DS7 Crossback et les premiers chiffres de la DS3 Crossback.

    Quatrièmement, on compare tout le temps Peugeot avec DS. Les consommateurs le font bien avec Volkswagen et Audi. Je tiens à rappeler que même si Peugeot monte en gamme, elle doit concurrencer Volkswagen en tant que marque généraliste premium. Le généraliste reste donc, comme pour Volkswagen, la raison d'être de la marque. L'avantage de DS par rapport à Peugeot, c'est qu'elle a une image neutre puisqu'elle part de zéro. Et cela est important car à l'international comme en France, je ne pense pas que Peugeot soit et sera considéré comme l'équivalent d'Audi. Elle paye encore notamment en Chine et sur les marchés émergents la vente de produits anciens voir inadaptés. Il n'y a qu'à voir les véhicules qu'elle commercialisait encore en Chine en 2014. De plus, sur son propre marché national, elle est considérée comme une marque généraliste. N'en déplaise à la famille Peugeot. Si elle parvient à se mettre totalement au niveau de Volkswagen, voir la dépasser ça sera déjà très bien. Peugeot me semble être sur la bonne voie pour remplir cet objectif. Enfin pour revenir aux aspects de production, la nouvelle 508 qui doit représenter le haut de gamme chez Peugeot a elle aussi des volumes de production prévues limitées: de 30000 à 40000 par an. Comme la DS7 Crossback.

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  5. Enfin, une marque automobile pour être pérenne doit au moins reposer sur 3 produits. En effet, c'est à partir de quelques produits que l'on se donne, en tant que marque, une cohérence, une consistance et une crédibilité. Attendons de voir à partir de 3-4 produits pour DS ce que cela donne. J'y vois un parallèle avec Citroën (même si ce n'est pas le même niveau de gamme). Lorsqu'en 2014 est sorti le C4 Cactus censé représenter le nouveau positionnement de la marque, cela n'a pas été totalement compris par les consommateurs. Néanmoins, ce C4 Cactus, a représenté un laboratoire d'idées qui ont à permis Citroën d'affiner et de corriger ce positionnement à travers les produits qui ont suivis. Je parle des Citroën C3, C3&C5 Aircross. Que l'on n'aime ou pas le design Citroën actuel, force est de constater que la nouvelle gamme et positionnement est de plus en plus cohérente et pertinente. Pour moi, la première ligne DS (DS3,DS4,DS5 ET DS6, DS4 Sedan, DS5LS pour la Chine) a été un terrain d'essai et d'expérience. On en voit les fruits sur la DS7 Crossback, première véritable génération de la marque DS. Que l'on apprécie ou non son style, j'y ai trouvé une certaine maturité et pertinence. Notamment à l'intérieur que j'ai à la fois différenciant et de très bon goût. DS n'avait que quatre années à partir de 2014 pour un créer un produit comme la DS7 Crossback. Je trouve qu'ils ont réalisé un excellent travail. Si DS poursuit de manière constante ses efforts sur le moyen-long terme, je pense que cela paiera.

    Enfin dernier point, c'est promis! DS automobiles entre dans une autre époque. On le voit bien au niveau mondial et surtout en Chine, 1er marché au monde. Les normes et les contraintes financières ou non-financières de plus en plus fortes envers les moteurs thermiques, notamment les plus puissants, marquent la fin du gros V6 ou V8. Si les marques premium allemandes en proposent encore aujourd'hui c'est qu'elles ont investis depuis pas mal de décennies dans ses gros moteurs. Elles peuvent donc encore amortir ces investissements d'autant plus qu'elles sont présentes dans des pays où les normes sont moins sévères pour ce type de moteurs (États-Unis, Mexique, Russie...). Dans un premier temps, ces marques premium proposeront en masse de l'hybridation pour pouvoir continuer à vendre ce type de grosse cylindrée. Il n'y a qu'à voir ce qui se passe du coté de chez le triumvirat allemand, Porsche et Jaguar majoritairement mais également Lamborghini et Ferrari. Le succès Volvo va également dans ce sens, alors que les tarifs des véhicules de cette marque ont bien augmenté depuis le nouveau plan produit et le rachat par Geely. Geely, qui je le rappelle a acquis tout récemment 9% de Daimler (Mercedes et compagnie). Cela va fortement influencé le développement rapide des technologies électriques. C'est même le souhait du gouvernement chinois, puisque ce que c'est la Chine le pays leader en chimie et production de batteries. DS part donc dans un contexte favorable puisqu'à part Tesla, aucun constructeur premium pour le moment ne dispose d'une quelconque image ou prestige dans le domaine des motorisations électriques.

    Voila j'ai terminé mon propos. Navré pour ce très long commentaire, la synthèse et moi ce n'est pas trop ça. Bonne journée à vous tous :)

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  6. Boitier Rouge, le blog cité par Jérémy est un animé par un véritable amateur de l'automobile et qui décortique assez bien la chose. Mais comme tous les passionnés il a sa sensibilité propre et donc par rapport à nous autres il ne peut y avoir accord total.
    Pour en revenir à DS Automobiles, sa gestation s'est fait dans la douleur, période difficile de management et de difficultés financière.
    A part la DS3 les autres modèles n'ont pas reçu l'accueil souhaité. La DS7 étant le premier modèle du renouveau, la question est : PSA aura il les reins assez solides, au plan financier, pour tenir une génération de DS dont les volumes ne seront pas titanesques ?
    Par contre quelque soit le volume de DS7 il est indispensable que les premiers clients ne soient pas perturbés par quelques soucis, sinon ...
    La presse spécialisée Française à salué le soin et la qualité du détail de ce véhicule et l'a bien accueilli. Souhaitons que les acheteurs suivent.
    Comme le précise @Benjamin les gros moteurs qui "manquent" au DS7 ne seront pas rédhibitoires. Il y a une évolution, dont DS Automobiles va pleinement profiter.
    Par contre le renouvellement de cette génération de DS enfoncera définitivement le clou, mais cela nous mène vers 2022, 2023, c'est pour cela que que posait la question du financement de ce renouvellement.

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  7. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  8. Ne t'excuses pas ton analyse est pertinente et intéressante...

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    1. Commentaire adressé à Jérémy....

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    2. NON... j'ai la tête en vrac....c'est benjamin...lol...

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    3. @Paddy Citron : Merci! :)

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  9. Un peu HS mais c'est à propos de Citroën st de Boitier Rouge

    http://boitierrouge.com/2018/03/10/citroen-gt-la-supercar-virtuelle-aura-tutoye-la-serie/

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  10. Je ne saurais mieux dire que Benjamin, bonne synthèse. Plusieurs points à ajouter pour ma part:
    - Les grosses cylindrées, c'est fini: les nouvelles Volvo à partir du XC90 (inclus) n'ont "que" des V4, exit les V6 et V8, et c'est aussi maintenant le cas sur certains modèles BMW. Je suis donc convaincu que la version e-Tense du 7CB sera tout à fait appropriée pour chapeauter la gamme.
    - Pourquoi PSA devrait-il choisir entre Opel et DS ? Même au moment du rachat, DS devait déjà avoir au moins 4 nouveaux véhicules dans les tuyaux. PSA a fait le choix stratégique (à raison) de soutenir DS coûte que coûte pour au moins trois générations, ce n'est pas pour laisser tomber en cours de route. Si PSA investit aussi dans Opel c'est qu'ils peuvent se le permettre... Ils ne vont pas re-risquer la faillite avant longtemps
    - Par ailleurs dire que DS est une marque de trop parce qu'il y en a 4 autres, c'est un peu ridicule. Allez dire ça à Volkswagen. En plus compter Vauxhall à part d'Opel a autant de sens que compter Peugeot UK à part du reste comme une marque de plus
    - DS avait déjà été décrite comme non seulement rentable mais profitable (probablement en Europe et non en Chine, cela dit) car réutilisant largement les soubassements des C3 et C4. Le 7CB est certes plus original mais vu le taux d'éléments communs et la marge élevée, je suis sûr qu'il sera profitable aussi dès des volumes relativement faibles
    - Enfin je sais que je vais faire grincer des dents, mais pour moi ça aurait été une grave erreur de ne pas séparer DS. Ceux qui critiquent cette décision perdent de vue que DS se doit d'exister en-dehors de France. Hors à l'étranger, c'est bien plus rare que Citroën soit connu pour ses modèles historiques d'une époque où les produits s'exportaient bien moins. Au Royaume Uni par exemple, l'image de Citroën est proche de celle de Fiat : la production des 30 ou 40 dernières années lorsque l'automobile est devenue internationale, c'est-à-dire une époque pas très glorieuse pour Citroën. Moi le premier j'aimerais beaucoup acheter un DS 7 (malheureusement DS m'a informé qu'il ne sera pas commercialisé ici) mais malgré tout mon amour pour Citroën, je n'aurais pas payé plus cher pour avoir un véhicule portant des chevrons, simplement parce tout ce qui serait perçu de premium serait le prix. Je sais que ça vexe, mais il n'y a pas que la France pour PSA.

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    1. @Jay Merci ça me fait plaisir! :) Sinon entièrement d'accord avec toi, Opel et DS c'est intéressant sur le long terme. DS a été principalement conçue pour l'international et non l'inverse. C'est pour cela que la communication (Louvre, signature de marque "Avant Garde" etc..)ou le design de la DS7 Crossback peuvent apparaitre comme bling bling ou arrogante pour certains français que nous sommes. Cependant, il faut savoir que ce sont des éléments qui plaisent beaucoup à l'étranger, que ca soit au Moyen Orient, aux Etats-Unis, ainsi que dans les pays d'Asie. Et je suis bien d'accord avec toi concernant l'image de Citroen à l'international. Tout comme Peugeot, ils payent leurs erreurs de stratégie, mais surtout leurs changement de cap à tout va. Combien de fois ont ils changé drastiquement le design d'une génération de véhicule à une autre, sans compter les noms? Et je ne parle même pas du positionnement. Néanmoins je pense que PSA a bien compris sa leçon et depuis la quasi fallite se donne les moyens de grandir. Carlos Tavares et ses équipes ont bien repositionnés les marques du groupe dans des territoires qui leurs sont désormais propres. Il va falloir maintenant être constant dans les efforts pour être crédible à l'international.

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    2. Encore une fois 100% d'accord! Pour moi Tavares apparait comme quelqu'un qui sait exactement ce qu'il fait, pourquoi, et comment y arriver. Ses résultats prouvent d'ailleurs que ce n'est pas juste la chance du débutant -- il reste la Chine mais il faut avouer que c'est une situation qu'il a héritée plutot que créée lui-meme. Pour le reste il a fallu faire des choix, comme prioriser Peugeot puis Citroen pour avoir le plus de retours, et apres seulement donner son tour a DS.

      Pour ce qui est du design, oui tu as tout a fait raison -- pour en voir tous les jours, je peux te dire qu'au Moyen Orient les Rolls Royce ou Lamborghinis sont plus souvent en couleurs flashy, en mat voire en film chrome de couleur pétante, qu'en gris métal (la couleur la plus vendue en Europe). C'est pour ca que je trouve dommage que ce DS 7 n'y vienne pas, il aurait en effet ses chances! De ce que je connais de la Chine voire de l'Amérique Latine, il me semble que c'est la meme chose la-bas aussi.

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