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Pour Carlos Tavares, PSA ne doit pas avoir honte d'être européen



En 2017, le groupe PSA a réalisé 73% de son chiffre d’affaires en Europe et l’intégration d’Opel va accentuer encore cette dépendance. Pour Carlos Tavares, ce centrage européen est l’atout qui va participer au redressement d’Opel.

Difficile avec Carlos Tavares de savoir ce qu’il pense vraiment. Le groupe PSA aurait été très internationalisé que son PDG aurait sans doute mis cette caractéristique en avant. Il ne l’est pas et c’est donc son centrage européen qui est mis en avant.

Ainsi, lors de la présentation des résultats financiers 2017 de PSA, Carlos Tavares a retourné la critique d’un groupe trop centré sur l’Europe en atout. "Une des raisons pour laquelle nous avons été dans la position d’acquérir Opel/Vauxhall est parce que nous n’avons pas honte d’être un constructeur automobile européen. Nous comprenons l’Europe qui est un marché très exigeant, très complexe en termes d’attentes clients et de réglementation. Nous le comprenons parce que nous sommes une entreprise européenne. Dire que l’on ne peut pas faire d’argent en Europe, c’est manquer une opportunité. Nous pensons que l’on peut très bien faire de l’argent en Europe si l’on comprend le marché européen et les consommateurs européens", a dit Carlos Tavares lors d'une conférence de presse. 


Une manière de dire que c’est l’incapacité des Américains de General Motors à comprendre le marché européen qui explique la situation d’Opel et sa décision de jeter l’éponge. Une aubaine pour PSA. "Opel c’était l’opportunité qui ne se présente qu’une fois dans une vie. On n’allait pas la laisser passer", a dit Carlos Tavares.

L'Europe à 73% du chiffre d'affaires


De fait, avec un chiffre d’affaires réalisé à 73% en Europe en 2017 (47,7 milliards d’euros sur 65,2 milliards d’euros), le groupe PSA affiche une rentabilité record à 6,1% de marge opérationnelle et ce en intégrant la perte d’Opel. Précisons que dans la répartition géographique du chiffre d’affaires communiqué par PSA est incluse sa filiale équipementière Faurecia beaucoup plus internationalisé (50% de son chiffre d’affaires à l’international). La part de l’Europe est donc même supérieure à 73% dans le chiffre d’affaires de l’activité automobile alors que l'Europe représente 65% des volumes de ventes (2,37 millions d'unités sur 3,63 millions de ventes en 2017).
La forte croissance du chiffre d’affaires de 2017 (+20,7%) s’est faite à 80% en Europe (8,8 milliards d’euros sur les 11,18 milliards de chiffre d’affaires supplémentaires en 2017). Outre l’intégration d’Opel, il y a dans ces chiffres le succès en Europe de la gamme Peugeot (+6,5% en volume) et aussi désormais de Citroën (+3% en volume), les deux marques ayant par ailleurs amélioré leur "pricing power". Selon les données de PSA, le niveau de prix de Peugeot est désormais 0,7% supérieur à celui de sa cible (la marque était à -0,1% en 2016) et Citroën est largement au-dessus à +5,5% (+4,4% en 2016).
"Les équipes européennes ont fait un travail remarquable. Elles ont non seulement été capable d’accroître la part de marché de 10,8% à 11,1%, grâce à la compétitivité de nos modèles mais nous avons été capable d’améliorer de manière très significative notre rentabilité", a dit Carlos Tavares.

Une comparaison des coûts de production des sites européens

Ce contexte de l’arrivée d’Opel met les dirigeants de PSA en confiance. "Nous avons une carte absolument merveilleuse à jouer pour créer ce champion européen issu du rapprochement de marques allemande et françaises. Nous sommes fiers d’être français, fiers d’avoir l’opportunité de devenir un champion européen. Evidemment nous sommes très dépendants de l’Europe mais nous l’étions déjà, le fait de l’être encore un peu plus ne change pas fondamentalement les chiffres significatifs. Mais surtout en étant un champion européen particulièrement rentable nous nous donnons les moyens d’investir à l’international. Nous nous donnons les moyens financiers, technologiques, scientifiques pour aller conquérir d’autres parts de marchés rentables dans le monde", a dit Carlos Tavares.


Ce centrage en Europe a été un argument clé dans les négociations avec les syndicats d’Opel grâce à la diversité des implantations. La groupe a ces derniers mois obtenu des accords sur des décisions pourtant impopulaires avec les syndicats dans la plupart des implantations d’Opel : Ellesmere Port en Grande-Bretagne, Saragosse en Espagne, Gliwice en Pologne, Szentgotthard en Hongrie, Aspern en Autriche et en Allemagne. En Allemagne un plan de réduction des effectifs sur la base du volontariat a été adopté et le groupe PSA a passé dans les comptes 2017 une charge de 440 millions d'euros pour restructuration.
Pour obtenir ces accords (ce qui n’a pas été facile, a dit Tavares), les dirigeants de PSA ont usé de la comparaison avec la France. C'est ainsi que Carlos Tavares résume les discussions avec les syndicats : "Le problème que nous avons est que le coût de fabrication dans cette usine est le double de celui d'une usine de fabrication en France. Et comme vous le savez les usines françaises ne sont pas les plus compétitives en Europe. "Qu’est-ce que vous pouvez faire ?" Combler l’écart. Nous pourrons allouer un véhicule dans cette usine si, et seulement si, nous pouvons avoir confiance dans le fait que dans quelques années la compétitivité de ce site soutiendra un business plan profitable qui donnera à ce site un avenir durable. Et devinez quoi ? les gens comprennent. Ils comprennent que la démagogie est un poison et que la démagogie tue", a raconté le PDG de PSA.

La puissance du benchmark

Chaque usine, a-t-il dit, a donc sa feuille de route performance qui doit permettre de combler l’écart pour obtenir l’allocation d’un nouveau véhicule.
Sous l’ère GM, les plans visaient à l’amélioration de la "top line" et n’étaient pas suivi d’effets. "Aujourd’hui dans une industrie automobile extrêmement compétitive vous devez faire les deux en même temps : redresser le chiffre d’affaires et traiter les coûts", a dit Carlos Tavares qui considère comme "une chance" que la question des coûts n’ait pas encore été traitée chez Opel.
Michael Lohscheller, CEO d’Opel a confirmé l’avantage d’être intégré à une entité européenne :"La puissance du benchmark pour l’équipe de direction est énorme. Et je me sens beaucoup plus à l’aise avec une entreprise européenne. Avant je me comparais avec toutes les régions du monde, maintenant je me benchmark à l’intérieur de l’Europe. Mon équipe l’apprécie énormément, maintenant nous savons comment aller de A à B."

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Commentaires

  1. La problématique prioritaire sur le plan-produit reste d'être équilibré dans toutes les régions.
    Les programmes DS5LS, DS4CS, DS6, C3-XR, C6 ont-ils aidés les marques en se focalisant sur le marché chinois ? Revenir au marché européen n'est pas une "honte", ne serait-ce même pas davantage un préalable ?

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  2. Si pas un préalable, en tous cas un fait incontournable...les errements du marché chinois et des décisions produits de l'ère Varin pèsent surement actuellement...
    Peu importe d'ou cela provient, une chose compte, la "boutique gagne de l'argent pour investir dans l'internationalisation...et pourvu que la bonne tenue du marché européen dure assez longtemps pour profiter de la manne ...
    Il est aussi vrais que Opel présente un énorme potentiel hors Europe.... car il n'y est presque pas...
    Si la croissance se fait en développement hors europe jusqu'à 50/50... cela laisse aussi un sacré potentiel de croissance pour toutes les marques du groupe...

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