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PSA, doublé par Toyota sur les émissions de CO2



Carlos Tavares l'a martelé lors d'une audition à l'Assemblée nationale ce mercredi: PSA, dont il est le président, a été encore une fois un des champions des plus bas rejets de CO2 en 2017 sur le marché auto européen. Les véhicules neufs vendus par Peugeot, Citroën, DS, Opel, émettaient en moyenne 108,1 grammes de gaz à effets de serre au kilomètre sur le Vieux continent, contre une moyenne européenne de 118,6 (toutes marques confondues). Cocorico? Non, car ce que Carlos Tavares n'a pas dit, c'est que PSA a perdu la palme de constructeur le plus vertueux de matière de CO2, au profit de Toyota. Ses performances se sont en effet détériorées.

Les motifs? C'est la chute des ventes de diesels, provoquée en particulier par les menaces des politiques sur l'interdiction des véhicules à gazole en ville, qui a entraîné cette détérioration des scores de PSA. La montée en puissance des "SUV", des véhicules plus hauts - donc moins aérodynamiques - et plus lourds que les berlines, a aussi joué un rôle, quoique moindre. Sans Opel, les voitures neuves immatriculées par les marques françaises de PSA rejetaient 104,7 grammes de CO2 au kilomètre en Europe l'an passé, contre... 102,4 à périmètre équivalent en 2016, selon les données officielles de l'organisme de compilation de données AAA. Car le diesel ne représentait plus en 2017 que 46% de ses immatriculations de voitures neuves, contre 51% un an auparavant.
Renault sur le podium
Certes, les rejets de gaz à effets de serre ne sont qu'un des critères pour évaluer l'impact des voitures sur l'environnement. Le CO2 ne constitue pas un polluant - il n'est ainsi pas dangereux pour la santé comme l'oxyde d'azote ou les particules -, mais il participe au changement climatique. C'est la raison pour laquelle la Commission de Bruxelles a imposé un objectif de 95 grammes au kilomètre en moyenne pour les constructeurs en 2021. Le problème, c'est que les diesels sont plus efficaces que les moteurs à essence en matière de rejets de CO2. La raison: ils consomment 15 à 20% de carburant en moins que les moteurs à essence et émettent donc proportionnellement moins de gaz à effets de serre, les deux étant étroitement corrélés. La moyenne européenne (toutes marques) est ainsi remontée entre 2016 et 2017 de 0,4 gramme. La part des diesels dans les ventes de voitures neuves n'était plus, il est vrai, que de 43% l'an dernier en Europe, contre 48% un an auparavant.

PSA se place désormais derrière Toyota (103,2 grammes de CO2 pour ses voitures neuves en 2017). Le japonais n'a pas pâti pour sa part de la mévente de diesels puisqu'il n'en fabrique plus depuis plusieurs années (pour ses voitures particulières). Il les achète en effet à BMW et a annoncé qu'il arrêtait ces coûteux approvisionnements.Toyota bénéficie pour ses scores de CO2 de l'apport des ses modèles hybrides (essence avec l'aide d'une motorisation électrique), qui représentent la moitié de ses ventes (39% en 2016). Derrière Toyota et PSA, on trouve Renault (110,2 grammes de CO2 au kilomètre), dont le niveau moyen d'émission de CO2 a crû de 0,6 gramme en un an à cause de la baisse des ventes de diesels, comme chez PSA! Nissan, allié de Renault (actionnaire de Challenges), en est à 116,9 grammes, Ford à 121,1 grammes, Volkswagen à 121,3 grammes.
Pas de casse sociale en Europe

Fort de l'expérience de la brutale décrue du diesel, Carlos Tavares a insisté, lors de son audition devant les députés, "sur une grosse incertitude: que sera le marché automobile dans dix ou vingt ans?". La grosse incertitude est liée "aux niveaux d'émissions", a souligné le président du directoire de la firme tricolore. L'objectif à brève échéance qui a été assigné aux constructeurs est de "faire en sorte que l'électrique représente 30% des ventes". Mais la question qui se pose "c'est ce qu'en pense le consommateur".

A la clé: le problème de la recharge, de l''infrastructure du réseau de chargement qui doit sécuriser le confort du consommateur". Carlos Tavares se dit d'accord pour aller vers l'électrification. "Il n'y a aucun doute là-dessus". Mais, c'est une question de vitesse. "Il ne faut pas que la vitesse à laquelle on ira casse l'industrie auto européenne, notamment sur le plan social", a prévenu le dirigeant. Il a rappelé en tant que président de l'ACEA (Association des constructeurs d'automobiles) que l'industrie auto européenne employait "12,6 millions de personnes".

Une étude sur l'impact de l'électrification

Carlos Tavares a plaidé à l'Assemblée en faveur d'une "étude d'impact à 360 degrés, du puits à la roue, de la production d'énergie, de l'empreinte carbone de l'extraction des matériaux rares, de la fabrication et du recyclage des batteries". Il souhaite aussi que cette étude de fond prenne en compte "le problème géostratégique de la localisation des matières rares".

Le président de PSA a également affirmé que le véhicule électrique coûterait probablement plus cher que le véhicule thermique au consommateur. "Il faudra s'assurer d'un libre accès à un prix compétitif du Kilowatt-heure". Il a ainsi pointé du doigt la dépendance de l'Europe "vis-à-vis des fabricants de batteries essentiellement asiatiques, et notamment chinois". Enfin, il pose clairement le problème du devenir des "33 milliards d'euros de recettes fiscales liées aux carburants fossiles" en France... "Il faut une réflexion en profondeur", a conclu Carlos Tavares. Avant de se précipiter dans l'inconnu!

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Commentaires

  1. Une fois de plus c'est plutôt une victoire à la Pirus que toy remporte.... ce n'est pas par un progrès technique... mais plutôt grâce à un coup de main inattendu de nos politocards...

    PSA ne démérite pas pour autant...

    Petit détail sur l'allusion aux CO2 corrélé aux carburants.... il faut nuancer car c'est plutôt lié à la densité des carburant... qui est de 0,7 pour l'essence et de 0,85 pour le gazole... et au cycle de combustion ...et c'est bien le rendement trés supérieur du cycle gazole qui permet la différence...

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  2. Question : PSA sera-t-il dans les clous pour atteindre l'objectif de 95g/c02 ?

    Et si PSA y arrivera difficilement, comment Ford, Fiat, les constructeurs allemands pourront les atteindre avec le mix énergétique à réaliser en 3.5 ans ?

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    1. Très peu « d’expert » qui établissent des normes souvent hallucinantes d’incongruité ne mesurent pas les effets à long termes de ces processus.
      On a râler sur les premières normes UTAC de consommation, aucune leçon réaliste n’en a été retenue.
      Il n’y qu’à regarder ce que donne les consommations normalisées de certains hybrides.
      Et maintenant nous avons les normes d’autonomie des véhicules électriques...
      Je ne sais pas qui a dit « l’expert est une personne qui connaît tout sur rien » LOL

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  3. Il me semble probable qu'au vu des nouvelles normes de calcul des consommations des véhicules et de la transformation du marché, les chiffres de CO2 seront réévalués, ou différés... et les allemands seront en tête de la contestation...leur mixte de vente ne sera probablement pas plus favorable que celui de PSA....

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