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Dans les pas de Sébastien Loeb au Tour de Corse



Appelez ça l'orgueil du champion. Dans ce Tour de Corse, quatrième manche du championnat du monde WRC qui s'achève aujourd'hui à Ajaccio, Sébastien Loeb a raflé deux temps scratch consécutifs hier matin et un l'après-midi. Trois spéciales (entre Cagnano-Pino-Canari et le désert des Agriates) remportées pour le plaisir, l'étonnante sortie de route la veille l'obligeant à repartir en Rally2. Celui qui fut neuf fois sacré roi de la planète a toujours le rythme, mais cela n'étanche pas sa déception. La star de la discipline ressasse encore "ce virage un peu plus sale [qu'il ne le pensait]", 400 mètres après le départ de Piedigriggio. Frustrant car, bien qu'il ne soit plus apparu en Corse depuis 2008, il avait signé un peu plus tôt un deuxième chrono à huit secondes de Sébastien Ogier.

À l'hospitality Citroën, où s'ébrouent près de 60 personnes à proximité de l'aéroport de Bastia, du chiropracteur aux cuisiniers (capables de servir un magret de canard au rallye de Finlande), il ­expliquait ainsi sa faute : "On est partis à l'extérieur pour éviter un arbre, on s'est mis en équilibre sur le bord d'un fossé. En essayant de sortir la voiture avec les spectateurs, on s'est mis complètement dans le trou. Pas la bonne stratégie !" Puis, avant de déjeuner au Café André (en hommage au prénom du fondateur de la marque aux chevrons), il refait le match avec le Britannique Kris Meeke, alors dernier espoir de Citroën de rattraper Ogier, dominateur de la compétition sur Ford Fiesta.
Smiley de dépit
Son compatriote a beau être quintuple champion du monde en titre, Loeb monopolise l'attention. C'était prégnant à chaque moment passé à Bastia, d'où est partie l'épreuve aux 10.000 virages. Longues séances d'autographes sous le soleil – une femme lui demande de signer son permis, une autre son bras pour en faire un tatouage –, selfies ou interviews : celui qui depuis la semaine dernière a une attraction à son nom en 5D au Futuroscope séduit et rassemble. Il éclipse la concurrence malgré lui. Les attentes sont immenses, surtout que ce retour précipité après son abandon au Dakar sera bref : après le Mexique sur terre en mars (5e pour son premier rallye depuis le Monte-Carlo 2015) et l'asphalte corse, il participera juste à une troisième manche en Catalogne en octobre, accaparé par les Mondiaux de rallycross avec Peugeot.

Sur l'île de Beauté, nombre de spectateurs ne sont venus que pour lui. Vendredi après-midi, sa voiture étant en réparation, ils ont pris leur mal en patience. "Loeb, c'est la cerise sur le gâteau. Mais c'est une sacrée belle cerise", sourit un passionné, stationné au-dessus d'une bergerie pour mieux apercevoir filer les bolides. "Désolé", suivi d'un smiley de dépit, avait écrit le Monégasque Daniel Elena, le fidèle copilote de Loeb, en envoyant la photo de la C3 R5 dans le fossé sur le WhatsApp de Citroën. Conscient de l'engouement populaire, le nonuple champion du monde est "encore plus déçu que le public. [Il va] repartir mais il n'y a plus d'enjeu, c'est moins excitant".

Loeb, accélérateur de ventes de voitures
Dans le parc assistance, les mécaniciens en combinaison rouge s'échinent en continu. L'Anglaise Linda Jackson, à la tête de Citroën depuis 2014, s'efforce de positiver : "Pour Kris [Meeke], c'est très bien." Malheureusement, dans la dernière spéciale du lendemain, le Britannique partira lui aussi à la faute, et dira au revoir au podium. Sale week-end. "Il faut l'accepter, souffle Linda Jackson. Sébastien n'était pas dans un bon jour. Il reste une légende dans le sport et ­important dans la famille PSA." Le Français représente aussi "un outil de marketing puissant". Ce que confirme le responsable du secteur, Arnaud Belloni : "Le nombre de vues sur nos live les week-ends de course vont de un à cent selon que Sébastien est présent ou pas. Son impact se mesure aussi sur la C3 utilisée pour le WRC : plus de 300.000 ventes depuis son lancement fin 2016, plus de 20.000 en Europe le mois dernier."

Au-delà des chiffres, c'est un climat rassérénant qu'insuffle l'Alsacien. Les expérimentés ­Patrick Magaud et Laurent Poggi ouvrent la route et font office de messieurs météo pour Citroën. Ces deux complices ne cachent pas leur fierté. "Sébastien nous change la vie, affirment-ils. Il a une mentalité de gagneur. Seul Ogier a la même. On a été surpris qu'à 44 ans il soit si vite dans le coup. Les autres pilotes se frottaient les mains, pensant qu'il avait perdu ses réflexes. Les voitures ont eu beau évoluer, il a mis tout le monde d'accord. Au Mexique, jamais je ne l'ai vu si joyeux et décontracté. Il ressemblait à un bébé retrouvant son jouet." De quoi inciter Loeb à poursuivre l'an prochain, avec encore un calendrier allégé ? Trop tôt pour le prétendre. Mais il ne déplairait pas à Citroën de continuer à exposer son meilleur produit.

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