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PSA dans le piège de la cogestion allemande


Le constructeur français a entamé un bras de fer avec le comité d'entreprise d'Opel et le syndicat IG Metall.

Ils ont tout pour se comprendre. Jörg Hofmann parle français depuis qu'il a étudié à Paris et sa femme portugaise a fréquenté le même lycée que Carlos Tavares à Lisbonne. Et pourtant, le courant est électrique entre le président du syndicat allemand IG Metall et le patron de PSA, à qui il reproche de vouloir « passer partout en force ».

Chacun se renvoie la balle et accuse l'autre de mensonge et-ou d'intox. Vu d'Allemagne, le groupe français agit comme un cow-boy faisant fi du droit du travail et de la culture sociale locale. Vu de France, le syndicat et le comité d'entreprise d'Opel apparaissent comme des enfants gâtés refusant de faire les mêmes efforts que leurs camarades européens.

En essayant de refuser d'appliquer l'accord salarial de branche, qui prévoit une augmentation de 4,3 % pour les employés allemands de la métallurgie , PSA a brisé un tabou. Les dix-neuf années de pertes d'affilée d'Opel le justifient mais ce genre de dérogation ne peut intervenir qu'avec l'accord de l'IG Metall et en échange d'une contrepartie dans la durée.

L'importance de la cogestion
Le groupe français, qui a réussi à signer des accords de compétitivité en Espagne ou au Royaume-Uni, semble avoir sous-estimé le poids du syndicat allemand, le premier au monde avec 2,3 millions de membres, et celui de la cogestion, qui donne au comité d'établissement (CE) un pouvoir très large. Légalement, celui-ci va bien au-delà de la « co-construction » pratiquée par PSA en France, qui relève plutôt de l'information-consultation.

Or, chez Opel, le CE défend la lettre des contrats signés avec l'ancien propriétaire General Motors, qui préservent les sites jusqu'en 2020 et que PSA a promis de respecter lors du rachat. Le conflit est particulièrement exacerbé à Eisenach , usine emblématique de l'ex-RDA, où le personnel accuse le groupe français d'oublier sa promesse en ne voulant y produire qu'un seul modèle - ce que la direction d'Opel conteste.
Méfiance passée
Il est possible que le CE, habitué à voir les pertes épongées par GM, surestime la capacité financière de PSA. Mais la réaction outre-Rhin illustre surtout un malentendu classique dans les négociations européennes à Bruxelles : quand les Français veulent la confiance, les Allemands réclament des règles.

Si l'impasse s'avère réelle, le dialogue entre la direction et les représentants du personnel n'est pas rompu. Il a lieu à travers un médiateur, un ancien juge. Et il n'y a pas non plus de date limite pour parvenir à un accord, signe que le conflit peut traîner.
«Propagande »
Quoi qu'en pense PSA, le président du CE, Wolfgang Schäfer-Klug, se veut constructif. Il accuse certes le groupe français de « propagande », mais loue par ailleurs ses méthodes de production. Et il n'a pas cherché à polémiquer sur le bonus de 1 million d'euros perçu par Carlos Tavares au titre du plan de redressement d'Opel, très impopulaire en Allemagne.

Au sein de l'IG Metall, certains le jugent d'ailleurs trop conciliant et menacent de sortir l'artillerie lourde : un mouvement de grève au titre du non-respect des accords salariaux passés. Au pays du dialogue social, ce serait une première et un aveu d'échec, pour le syndicat et pour PSA. Et surtout une « katastrophe » pour 18.000 salariés allemands d'Opel.


Source : 
https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0301638154457-opel-psa-au-piege-de-la-cogestion-allemande-2173700.php

Commentaires

  1. On va pour la forme rappeler qu'actuellement et sauf erreur on produit des Opel Adam et des corsa 3 portes à Eisenach soit moins de 8000 véhicules par mois dans un segment à marge faible.
    Même pour un français c'est surprenant...

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  2. En effet ! Ce n’est pas très porteur comme créneaux et la compétitivité-coûts est fondamentale à ce niveau de gamme.

    Il faut de toutes façons tailler dans le vif.

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