Essai du Peugeot Rifter Blue HDi 100

1. Présentation du Peugeot Rifter BlueHDi 100 

Désormais dénommé Rifter, le successeur du Peugeot Partner se veut plus mature et orienté loisirs, avec ses faux airs de SUV. Il apporte une présentation et des équipements en droite ligne de la gamme des berlines au Lion et, surtout, des prestations routières étonnantes pour un dérivé d'utilitaire.

Nés simples versions « civiles » des petits utilitaires, les ludospaces ont longtemps été les parents pauvres des monospaces, avec un rapport prix/volume utile sans concurrence. Aujourd’hui, ce sont les SUV et leur image plus flatteuse qui ont repris le flambeau pour devenir les favoris des familles. En toute logique, c’est vers leur univers que se tournent aujourd’hui les ludospaces pour trouver une nouvelle inspiration et c’est exactement le créneau que cherche à occuper Peugeot avec son nouveau Rifter, qui inaugure une nouvelle dénomination à l’occasion de cette nouvelle génération.

Boucliers à l’allure renforcée, passages de roues protégés, barres de toit : les repères esthétiques des baroudeurs sont bien repris sur le Rifter, avec un joli résultat, d’autant que la face avant typique des derniers modèles de la marque lui offre une personnalité plus forte. Voilà un solide van flatteur à l’œil et qui a l’avantage de bien se démarquer visuellement de ses cousins Citroën Berlingo et Opel Combo Life. Et ses clins d’œil au monde des SUV peuvent se retrouver aussi dans sa fiche technique, avec l’option Advanced Grip Control (antipatinage électronique) ou même une transmission 4x4 réalisée par Dangel.

5 ou 7 places pour le Rifter
Deux carrosseries sont au programme, en version courte ou longue
(+ 35 cm répartis entre empattement et porte-à-faux arrière), toutes deux disponibles en 5 ou 7 places. Dans les deux cas, le Rifter est pourvu des indispensables portes latérales coulissantes et d’un équipement généreux dès la version de base, notamment pour ce qui concerne la sécurité. Car il ne fait pas qu’évoluer en style, c’est devenu un véhicule vraiment moderne et bien pourvu : régulateur/limiteur de vitesse, détection de sous-gonflage, alerte active de franchissement involontaire de ligne sont par exemple livrés de série sur la gamme. En option, il est possible de choisir aussi un Park Assist, un détecteur d’inattention du conducteur ou un régulateur de vitesse adaptatif.

Prix et moteurs Peugeot Rifter
Le Rifter s’équipe de deux diesels BlueHDi (100 et 130 ch), le plus puissant pouvant recevoir la transmission automatique EAT8, alors qu’un seul modèle essence est inclus, le 1.2 PureTech 110. Une offre qui va s’étoffer d’ici l’an prochain avec un diesel d’entrée de gamme de 75 ch (qui risque d’être juste pour emmener l’ensemble en charge), une déclinaison plus économe du BlueHDi 100 pour les versions business et un essence PureTech 130 EAT8. La gamme du Rifter se compose de trois niveaux de finition (Active, Allure et GT Line) qui étirent les prix entre 23 150 et 31 300 €. Le ludospace Peugeot est monté en gamme et cela se ressent au moment du passage en caisse.

2. L'essai :

En prenant place à bord, on est tout d’abord surpris par la qualité de la position de conduite offerte par ce ludospace : il renie clairement ses origines et c’est une bonne chose, avec son siège qui n’est pas trop en hauteur et son volant bien vertical, ajustable en hauteur et en profondeur. Et quel volant : c’est le petit modèle typique de l’i-Cockpit de Peugeot qui est repris ici, tandis que l’instrumentation en position haute se lit au-dessus de la jante. Résultat, un contraste surprenant dans les premiers mètres, avec une direction légère qui semble directe à cause du petit diamètre du volant, mais offrant des sensations loin de la précision ressentie dans une 308 par exemple. A noter, l’excellent diamètre de braquage de 10,9 m facilite demi-tours et manœuvres.

Pour le reste, les réglages du Rifter sont dans la veine des Peugeot les plus confortables avec un amortissement particulièrement souple mais pour autant, qui maîtrise bien les mouvements de caisse de cette auto de plus de 1,4 tonne au centre de gravité assez élevé. Bonne nouvelle, notre petit 1.5 BlueHDi s’avère particulièrement bien filtré et il épargne à ses passagers des vibrations ou grondements gênants. Cela incite à le conduire sur un filet de gaz mais attention, il faut s’approcher de la barre de 2 000 tr/min pour s’assurer de relances dynamiques, jouant de la boîte 5 et son levier aux grands débattements. Voilà un moteur agréable à l’usage mais sans grande marge. Il offre simplement les performances minimum pour doubler et s’inscrire dans le trafic, avec une plage d’utilisation que l’on aurait aimé plus large, sa puissance maximale étant atteinte à 3 500 tr/min.

Côté consommation, puisqu’il faut le pousser pour conserver une allure correcte, nous avons relevé une moyenne d’environ 7 l/100 km sur un parcours mixte autoroute/route de montagne effectué à un rythme moyen. Attention, les valeurs d’homologation en consommation (4,3 l/100 km en cycle mixte) et CO2 que donne le constructeur sont exprimées selon la norme NEDC et non la future norme WLTP, moins optimiste, qui sera en vigueur au lancement de la voiture à la rentrée. A suivre, sachant qu’on peut craindre une augmentation d’environ 15 %.

3. Le bilan :
Un crossover est par définition à cheval entre plusieurs catégories, et c’est bien le cas de ce surprenant ludospace, capable d’excellentes prestations. Un confort ouaté et un comportement serein participent à la bonne ambiance à bord, de quoi donner une très grande polyvalence au Rifter capable de satisfaire tous les caprices en usage familial ou loisirs. Une jolie revanche pour un produit dont les origines ont une vocation purement utilitaire.

On aimeConfort et insonorisation
Comportement efficace
Espace et présentation de l’habitacle

On regretteMoteur creux sous 2 000 tr/min
Montants de pare-brise gênant la visibilité
Tarifs et options élevés