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PSA : Le redressement d'Opel sera douloureux



Les représentants du personnel d'Opel s'opposeront à toute cession, même partielle, des activités de recherche et développement de la marque automobile allemande. Le Monde affirmait ce mardi que PSA cherchait à céder une partie de ces activités dans le cadre de son plan de redressement d'Opel, repris le 1er août dernier par le constructeur français à l'américain General Motors. Opel emploie près de 4.000 personnes en recherche et développement, notamment à son siège historique de Rüsselsheim. La restructuration de la marque automobile germanique pourrait inclure des partenariats stratégiques, a seulement affirmé ce mercredi un porte-parole.

Le Monde indiquait que les entreprises approchées sont quatre prestataires en ingénierie automobile - trois français Altran, Akka et Segula Technologies, ainsi que l'allemand Bertrandt. Altran semble "particulièrement avancé dans les négociations". Le quotidien cite également "une source complémentaire proche des instances dirigeantes de PSA" selon laquelle une cession de la R&D d'Opel est effectivement en projet mais ne concernerait qu'un quart des effectifs. Le document cité par le Monde précise que la cession concernerait des actifs estimés à 500 millions d'euros, dont 380 millions liés à des ressources humaines, et pourrait intervenir dès la fin 2018.

"Nos coûts de production sont deux fois supérieurs à ceux de PSA ", constatait en mars dernier le PDG d'Opel Michael Lohscheller. La production de voitures par salarié y est " de 20 à 30% plus faible qu'à PSA ", renchérit Yann Vincent, directeur industriel du groupe français. Quant au coût des investissements rapporté au chiffre d'affaires, " il est à près du double ", dit Gilles Le Borgne, directeur de la R&D du français.

Depuis qu'il en est le propriétaire, PSA n'a toutefois pas perdu de temps. " Les synergies sont engagées ", relève Rémi Cornubert, consultant d'Advancy. En vertu d'accords de coopération conclus en 2012, lors de la brève lune de miel entre PSA et GM, les SUV Crossland X (sur la base du Citroën C3 Aircross) et Grandland X (sur celle du Peugeot 3008) ont déjà été lancés l'an dernier. Un utilitaire Opel Combo (sur une plateforme de Citroën Berlingo) sera de la même façon commercialisé courant 2018.

Plus de synergies
Au-delà de ces modèles concoctés avant le rachat, PSA a, depuis, décidé de fabriquer des petits moteurs à essence dans les usines d'Opel en Pologne et en Hongrie. Et un nouvel utilitaire dérivé des Peugeot Expert et Citroën Jumpy en Grande-Bretagne, à partir de 2019, après un accord de flexibilité avec le syndicat local. Enfin, la remplaçante de l'Opel Corsa est en cours de développement sur la plateforme CMP de la prochaine petite Peugeot 208. " Nous allons réduire de 40% les pièces nécessaires à la future Corsa ", précise Carlos Tavares. Le modèle, qui sortira fin 2019, sera fabriqué sur le site espagnol d'Opel à Saragosse, en Espagne. La future citadine chic et snob Opel Adam partagera aussi ses dessous avec le SUV DS3 Crossback.

En passant des plateformes de GM à celles de PSA, Opel verra d'ailleurs leur nombre réduit de neuf à deux en six ans. Et il n'utilisera plus que quatre familles de moteurs, contre dix aujourd'hui. Les sites industriels ou le centre de recherche développement de Rüsselsheim, dans la banlieue de Francfort, vont par la même occasion " basculer sur des outils PSA ", indique Gilles Le Borgne. A l'horizon 2020, 1 milliard d'euros de synergies avec PSA sont attendus.
Moins de surface
Simplification technique et économies d'échelle permettent aussi de réduire les surfaces des usines, dévoreuses de coûts fixes. Yann Vincent estime que les sites de mécanique d'Opel occupent " deux à trois fois plus de surface que ceux de PSA ". Des plans de compactage " ont déjà été engagés, surtout à Eisenach et Aspern [usine de mécanique en Autriche] ", assure le directeur industriel. Michael Lohscheller vise une diminution totale de la superficie des usines de 25%. Les grandes lignes du redressement ont été résumées dans le plan Pace, présenté par Opel en novembre dernier. Celui-ci sera-t-il aussi efficace que son précurseur Back in the Race à PSA en 2014 ? " Nous sommes déjà passés par là et avons un très bon espoir pour l'avenir d'Opel ", note Franck Don, délégué CFTC de PSA.
Moins de rabais

Mais, en 2014, le marché européen était porteur. " Aujourd'hui, il est plus difficile, et même en recul en Grande-Bretagne ", l'un des débouchés clés de la firme germanique avec sa marque soeur Vauxhall, tempère Gaétan Toulemonde, analyste à la Deutsche Bank. Fâcheux, alors qu'Opel ne détient plus que 5,9% du marché de l'Union européenne au premier trimestre 2018, contre 12,5% il y a vingt ans. Plus grave: Opel réalise plus de 40% de ses immatriculations, notamment en France, avec des véhicules de démonstration, revendus à prix cassés, ou grâce à des transactions avec des loueurs de courte durée à marges faibles, voire nulles. Un chiffre record. Les ventes aux particuliers sont, elles, réalisées moyennant de fortes remises: 5.500 euros offerts sur le site du constructeur pour la dernière Insignia de haut de gamme. Mettre fin, en partie du moins, à ces pratiques, comme le demande Carlos Tavares, entraînera une chute des volumes. Et accentuera les surcapacités. Or, le taux d'utilisation des usines d'Opel est déjà de 20% à 30% inférieur à celui de PSA.

"Le problème sera surtout de motiver les équipes, alors qu'il y a des restructurations à faire en France et en Allemagne", lâche un concurrent. L'an dernier, une étude du centre de recherche automobile de Duisbourg-Essen (CAR) avançait l'hypothèse de 6 000 suppressions d'emplois. Incontournable pour assurer la compétitivité à court terme. Mais nettement insuffisant pour donner une place stratégique à Opel dans la galaxie PSA

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